Droit de réponse de la FFE

Voici le droit de réponse demandé par M. Jean-Claude Moingt et rédigé au nom du bureau fédéral de la FFE, suite à l'article paru dans la revue Europe-Echecs du mois de mars 2009.

Nous tenons à remercier Europe Echecs d'avoir consacré autant de place, dans son numéro 586, aux élections du 29 mars prochain à la FFE. C'est vraiment un très beau cadeau, pour tout dire inespéré, surtout si l'on se réfère à la teneur des articles et au peu d'intérêt que susciterait cette élection, d'après votre revue...

Malgré l'indéniable pertinence desdits articles pour l'essentiel des points traités, nous souhaitons corriger certaines erreurs manifestes, qui ont dû se glisser par inadvertance entre la plume et le papier du journaliste :

1) Nous invitons tout d'abord l'auteur de ces lignes à poser un instant son crayon, et à se saisir d'une calculette. Il prétend en effet que le Top 16 n'est plus qu'une « caricature de lui-même. » Or, à quoi juge-t-on la qualité d'une compétition, si ce n'est à la moyenne Elo des participants ? C'est en effet le seul critère objectif pour jauger le niveau sportif d'une épreuve. Or, il s'avère que le Top 16 n'a jamais été aussi fort, avec une moyenne à 2435, contre 2426 en 2005-2006, dernière année de domination du Nao Chess Club. Certes, nous n'avons plus cette tête d'affiche capable de gagner aussi la Coupe d'Europe des Clubs, mais il sera difficile de reprocher à la FFE le désengagement de Mme Ojjeh... Cela dit, le championnat 2009 s'annonce passionnant, encore plus fort, et il est très difficile de dire qui l'emportera car 6, voire 7 équipes, sont candidates au titre. Nous invitons aussi le journaliste d'Europe Echecs à changer les verres de ses lunettes, et à regarder d'un peu plus près où se déroulent aujourd'hui les rencontres de notre compétition par équipes majeure. Car depuis l'organisation exceptionnelle de la phase finale à Belfort en 2004 (et non 2005, comme il est écrit dans l'article), nous pouvons vous assurer que les conditions de jeu du Top 16 sont restées d'un très haut niveau, à part peut-être Port-Barcarès 2005, déniché dans l'urgence 1 mois après notre arrivée. Quant au service rendu aux passionnés, il est manifeste puisque tous les organisateurs mettent notamment en place, à la demande de la FFE, une retransmission en direct des parties sur Internet. La phase finale 2009 aura pour cadre les « Pyramides » de Port-Marly, qui est sans doute l'un des plus beaux complexes sportifs de France. Quant à la référence faite à la partie Kramnik-Anand (Belfort 2004), elle est amusante quand on se souvient que ce combat dantesque s'est conclu par une partie nulle en quelques minutes ! Malgré tout, nous avons bien conscience qu'une réforme du Top 16 est indispensable, notamment pour garantir une meilleure lisibilité de la compétition aux yeux du grand public et des medias.

M. Bachar Kouatly et M. Jean-Claude Moingt

2) A la même page (p.50), mais un peu plus haut, on peut lire : « Comment endiguer la baisse récurrente des affiliations (licences A) ? » Il eût été plus juste de présenter cette baisse (d'ailleurs enrayée d'après les chiffres intermédiaires au 1er mars...) au regard de la hausse, tout aussi récurrente, des licences B. Celles-ci sont encore en augmentation très sensible au 1er mars 2009, avec près de 12% de mieux (soit 2 150 licences B de plus) par rapport au 1er mars 2008. Certes, les courbes des licences A et B sont en train de se croiser, et il y a désormais à peu près autant de licenciés B que de licenciés A. Mais cette tendance affecte la grande majorité des fédérations sportives, et nous subissons de surcroît la concurrence d'Internet, qui contribue grandement à impacter la fréquentation des clubs d'échecs.

3) Enfin, on peut lire, page 51, concernant le dossier de fédération délégataire : « Cette promesse de campagne ne fut pas tenue. Il faut souhaiter pour les échecs français que Jean-Claude Moingt et son équipe parviennent à débloquer leur dossier ». Mais le dossier n'a jamais été bloqué ! Nous n'avions pas non plus fixé de « date limite ». C'est un travail de longue haleine, difficile, car l'on ne convainc pas un ministre en claquant des doigts... Quant au dossier à proprement parler, il a été déposé auprès de Bernard Laporte, Secrétaire d'Etat aux Sports, quand notre autorité de tutelle nous l'a demandé, c'est-à-dire en fin d'année 2008... Et la réponse de Bernard Laporte est attendue à peu près au moment où paraîtront ces lignes, soit peut-être juste avant le terme de notre mandat, fixé au 29 mars... Nous tenons également à préciser que si nous pouvons encore parler d'« objectif » en ce qui concerne le dossier de délégation, c'est que nous sommes encore une fédération sportive ! Cette « lapallissade » prend toute sa valeur lorsque l'on sait que c'est notre intervention en début de mandat qui a sauvé in extremis l'agrément sportif de la FFE (au passage, un grand merci à Marie-Claire Restoux, à l'époque conseillère du Président de la République, Jacques Chirac, en matière de sport...).

M. Jean-Claude Moingt

Revenons également sur l'éditorial de Bachar Kouatly. Ce dernier pense que, s'il n'y a qu'une seule liste pour les élections du 29 mars, c'est à cause du mode de scrutin (scrutin de liste sans panachage). Il en fait porter la responsabilité à notre équipe... Effectivement, nous avons toujours soutenu ce mode de scrutin, adopté par la très grande majorité des fédérations sportives d'ailleurs, mais nous ne l'avons pas mis en place, ni proposé aux clubs ! Ce mode de scrutin fut en effet adopté, dans la douleur, lors de l'Assemblée Générale Extraordinaire d'octobre 2004 : pour mémoire, nous avons été élus le 23 janvier 2005... Ensuite, voyant que ce thème faisait débat, nous l'avons de nouveau mis à l'ordre du jour, cette fois de l'Assemblée Générale Extraordinaire de janvier 2007 : les clubs se sont alors largement prononcés en faveur du mode de scrutin de liste bloquée.

Enfin, Bachar écrit plus loin que « (...) la liste de Jean-Claude Moingt a dû être remaniée car de nombreuses personnes qui s'étaient présentées soit n'ont pas travaillé, soit ont servi des intérêts qui n'étaient pas toujours louables ». Il est très injuste de présenter les choses ainsi... En effet, nous avons choisi d'injecter du sang neuf, mais cela reste toujours un crève-cœur, et nous avons dû opérer des arbitrages parfois douloureux. D'autant plus difficiles d'ailleurs, que notre volonté était d'accueillir ceux avec lesquels avons travaillé pendant 4 ans, et qui s'étaient présentés sur une liste concurrente en 2005. De plus, la FFE n'est pas la seule fédération sportive à présenter une seule liste, en cette période d'élections post-Jeux Olympiques. Un exemple parmi beaucoup d'autres : Jean-Pierre Escalettes, Président de la Fédération Française de Football, a été réélu dans les mêmes conditions en décembre dernier, et personne n'a parlé d'« apathie et de début de désintérêt » pour le football.

Dans 4 ans, alors que le Comité Directeur sera renouvelé et que Jean-Claude MOINGT ne se représentera pas, conformément aux dispositions statutaires que nous avons nous-mêmes proposées, on verra bien si le scrutin de liste constitue toujours un obstacle aux ambitions de certains...

En conclusion, sachez que nous avons décidé d'aller à la rencontre des joueurs d'échecs, de proposer un projet et un programme, de multiplier les réunions publiques, et ce malgré la garantie de succès conférée par l'existence d'une seule liste. Et comme nous avons l'impression que l'équipe d'Europe Echecs a, disons, « zappé » nos propositions, nous invitons les personnes intéressées à venir les consulter à l'adresse suivante : www.ffe2009-2013.fr

L'Assemblée Générale des 28 et 29 mars prochains sera justement une formidable occasion de parler projets et avenir, d'échanger, de soumettre des idées, puisqu'elle sera débarrassée des querelles de personnes qui ont trop souvent, par le passé, pollué les débats.

Vous, à Europe Echecs, êtes bien les seuls à vous en plaindre !

Le Bureau Fédéral de la Fédération Française des Echecs


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