En bref
Cette année, la fête des échecs du Blanc-Mesnil avait une saveur particulière : il y a dix ans, la ville décidait de lancer un grand dispositif pour apprendre les échecs aux écoliers de la ville. Une politique en avance sur son temps, qui permet à plus de 1200 enfants de profiter chaque année des bienfaits des échecs grâce à un programme complet. Europe Échecs est fier de faire partie de cette aventure, avec une belle récompense : dix ans plus tard, nous observons toujours les mêmes larges sourires sur les visages des enfants qui participent à la grande fête des échecs de fin d'année !
Il y a dix ans, le Blanc-Mesnil misait sur les échecs
Le lancement de ce programme ambitieux pour initier les écoliers du Blanc-Mesnil naît d'une conviction, celle de Thierry Meignen, alors maire de la ville. Pendant l’année scolaire 2014-2015, les enfants des écoles primaires ont pu participer à des ateliers échecs après les cours, et l'édile a tout de suite constaté les effets bénéfiques.
Le jeu d’échecs est un formidable outil de lien social : il transcende les générations et permet à tous de se rencontrer et d’échanger indépendamment des origines sociologiques. Il faut offrir des chances supplémentaires de réussite scolaire aux élèves. Jouer permet de rencontrer des personnes différentes, de nouer des relations et de se créer ainsi un réseau qui offrira des opportunités. Les échecs permettent également de développer la dynamique de groupe, dans les séances les élèves ont besoin des autres. C’est également l’occasion pour eux de dialoguer avec des adultes qui sont tout comme eux des joueurs.
Il s’est rendu dans chaque classe, observant à chaque fois les réactions enthousiastes des enfants et des parents. Ce constat l’incite à donner encore plus d’importance à la pratique du jeu d’échecs à l’école. Rapidement, ce sont plus de 700 élèves, répartis en 32 classes allant du C.P. au CM2, qui apprennent à jouer grâce aux deux animateurs intervenant dans les écoles, Eric Caillet et Philippe Moreira, chef de projet. Des pédagogues passionnés qui proposent non pas de simple animations, mais des séances structurées qui allient la rigueur de la réflexion au plaisir de jouer, pour la plus grande joie des écoliers.
C’est en valorisant la réussite des élèves que l’on parvient à améliorer l’image de la ville. Ici, nous sommes en Seine-Saint-Denis, dans une ville ouvrière. J’estime que les enfants du Blanc-Mesnil ont droit aux mêmes activités que les autres !
Lors d'une rencontre avec Bachar Kouatly, alors directeur d'Europe Echecs, une idée originale émerge : permettre aux écoliers de jouer contre le maire lors d'une grande partie majoritaire. Les élèves décident quel coup jouer, à l'aide d'une tablette et par un vote majoritaire. Pour Thierry Meignen, ces parties sont un excellent outil d'apprentissage de la démocratie : les enfants doivent s'écouter, discuter, argumenter avant de voter pour choisir un coup. Sa participation contribue également à désacraliser l'image des institutions. Il concède d'ailleurs quelques défaites face à ses jeunes concitoyens !
En 2015, j’ai visité les écoles avec lesquelles je jouais une partie majoritaire et en rencontrant les enfants, je voyais leurs yeux briller. Ils m’ont fait part du plaisir qu’ils avaient à jouer et de leur envie de continuer. Les parents étaient ravis de les voir se passionner pour ce jeu de l’esprit et leurs enseignants ont remarqué que les élèves qui y avaient participé étaient plus attentifs. Face à ce succès, j’ai souhaité qu’un plus grand nombre d’enfants puisse s’initier et pratiquer le jeu d’échecs. Il fallait augmenter le temps qui y était consacré. Avec l’appui de plusieurs professeurs des écoles qui souhaitaient poursuivre cette expérience, et en accord avec l’Inspection Académique, nous avons pu mettre en place des cours d’échecs sur le temps scolaire. Cette opération concerne alors 32 classes, soit près de 730 enfants !
Le succès croissant des échecs au blanc-mesnil
Depuis ce lancement il y a dix ans, le dispositif s'est renforcé afin de pérenniser ce succès. Désormais, ce sont les élèves de 50 classes de la ville qui apprennent les échecs, et toutes les écoles de la ville ont intégré le programme. En dix ans, des milliers d'enfants ont donc eu la chance d'apprendre les échecs !
Les parties majoritaires continuent à rythmer l'année scolaire des enfants et l'Echiquier Blanc-Mesnilois, club local présidé par Philippe Moreira, compte plus de cent licenciés et dix équipes engagées dans les différentes compétitions nationales. La ville a même accueilli les Internationaux de France en 2019, grand tournoi rapide et blitz réunissant des centaines de joueurs, dont des grands maîtres. La passion pour les échecs infuse dans la ville, et il n'est pas rare de voir les enfants transmettre aux parents leur enthousiasme pour ce jeu !
Je me souviens d'enfants qui ne savaient pas parler français. En classe, ils pouvaient communiquer en jouant aux échecs et montrer qu'ils étaient capables de beaucoup de choses. Et pour certains enfants, ils sont de plus en plus calmes depuis qu'ils apprennent les échecs. Je vois des sourires apparaître sur leur visage.
Une grande fête de fin d'année pour réunir les jeunes passionnés
Chaque année, une fête des échecs est organisée pour offrir aux enfants un moment festif et convivial. De 700 enfants il y a dix ans, cette fête en rassemble désormais plus de 1200 ! Cette célébration est très attendue, avec des invités exceptionnels qui ont permis aux enfants de vivre des moments inoubliables.
Cette année, les écoliers du Blanc-Mesnil ont eu la joie et la chance de jouer contre Vera Nebolsina, grand maître féminin championne du monde juniore en 2007, et Gata Kamsky, ancien n°4 mondial et finaliste du championnat du monde en 1996 !
Le blanc-Mesnil, Une ville pionnière saluée pour son dispositif
En reconnaissance du travail accompli et des bienfaits du jeu d'échecs pour les écoliers, Thierry Meignen a reçu en septembre 2021 le Trophée des Territoires dans la catégorie de l'enfance et de l'éducation. Et au-delà de ces effets positifs sur les apprentissages, le jeu d'échecs est aussi une activité ludique très appréciée par les écoliers. Sur les photos, nous voyons sans peine les sourires de ces enfants qui jouent, apprennent et progressent, preuve du plaisir pris à jouer aux échecs dès le plus jeune âge !
L'impact positif des échecs pour les enfants, une évidence pour les enseignants, élus et animateurs, est régulièrement souligné par la presse qui constate avec étonnement les effets presque magiques sur les écoliers !
Développer le jeu d'échecs dans ma ville est l'investissement le plus intelligent que j'ai eu à faire. L'enseignement des échecs a de réelles répercussions, tant sur l'apprentissage des autres matières que sur le comportement des élèves en classe. Le jeu d'échecs est bien plus qu'un simple jeu. J'ai choisi de l'intégrer comme matière à part entière dans les écoles primaires de la ville en étant convaincu de la richesse qu'il apporte aux enfants. Il n'y a pas que les quartiers parisiens riches ou les banlieues riches qui ont droit à cet accès, à ses jeux intelligents. On y a droit aussi en banlieue populaire.
Autant de raisons pour lesquelles d'autres villes marchent dans les pas du Blanc-Mesnil : Chartres, Agen, Mantes-la-Jolie ou encore Bonneuil-sur-Marne.
Une fête exceptionnelle pour souffler les dix bougies des échecs au blanc-Mesnil
La grande fête des dix ans était l'occasion de célébrer dans la bonne humeur le succès de ce dispositif !
Thierry Meignen, désormais sénateur, n'est plus le maire de la ville, mais il était cette année encore présent lors de la fête, pour observer de ses yeux le succès de la politique échiquéenne du Blanc-Mesnil.
Si les enfants passent un moment inoubliable, les animateurs ne cachent pas eux aussi leur enthousiasme :
Cela fait maintenant 10 ans, et c'est toujours un bonheur. On compte 50 classes, c'est énorme ! Pour la première fois, les 16 écoles de Blanc-Ménil jouent toutes aux échecs, ça n'était jamais arrivé en 10 ans ! Le but n'est pas de gagner, c'est de célébrer la fin de l'année, mais aussi de passer un moment tous ensemble. Les enfants ne viennent pas tous de la même école, ils ne se connaissent pas, mais ils comprennent tout de suite qu'ils jouent tous au même jeu. Les échecs sont très fédérateurs, et ce rassemblement le prouve bien.
Si dans la chanson d’Alain Souchon ce n’est pas vrai, ce fabuleux projet du jeu d’échecs dans les écoles fête bien ses 10 ans ; 10 ans de rêve, car il fallait y croire, oser y aller, oser le faire, oser la magie comme les sacrifices de Tal, pour ensuite la percevoir dans les yeux des enfants, par dizaines, par centaines, par milliers. Par milliers à qui le père Noël a donné non pas des jouets, mais apporté un jeu, LE Jeu, auquel se sont adonnés 1200 élèves de plus encore cette année au Blanc-Mesnil ; 10 ans de présence dans toutes les écoles de Decour à Lurçat, 10 ans d’exigences, de sacrifices ou plutôt de pseudo-sacrifices tant les élèves que je vois avec leur petit minois ce 13 juin 2025 sont heureux, pour un certain temps disait Fernand. Merci et bravo au Blanc-Mesnil pour lequel avec bonheur je rempile !
Il y a huit ans, je suis venu à la fête des échecs du Blanc-Mesnil pour donner un coup de main. Et j'ai immédiatement trouvé cette initiative géniale. J'ai passé une très bonne journée, avec des enfants qui étaient tous heureux de faire des échecs. Lorsque l'on m'a proposé d'apprendre les échecs une heure par semaine dans une école de la ville, j'ai accepté, et j'ai adoré. J'ai constaté que des élèves qui ne brillent pas en classe peuvent être bons aux échecs. Certains élèves qui pouvaient être difficiles et même bagarreurs, avec des difficultés sociales invraisemblables, peuvent se métamorphoser : les échecs étaient devenus un moment sanctuarisé dans leur tête. C'est fabuleux parce que les échecs ont ce pouvoir gigantesque de donner la confiance en soi à des enfants qui en manquent parfois cruellement.
Nous remercions les élus pour leur confiance, en particulier le sénateur Thierry Meignen et le maire du Blanc-Mesnil Jean-Philippe Ranquet, le club d'échecs local qui participe au succès de ce programme, ainsi que les animateurs et entraîneurs pour leur enthousiasme et leur professionnalisme.
Ils méritent tous d'être cités, et remerciés : Younes Bourogaa, Éric Caillet, Mahfoud Boudiba, Elise Bellaiche, Philippe Moreira, Paul Saglier, Mathieu Smith, Nicolas Noblecourt, Jean-Bernard Saint-Denis, Valentin Moreira et Remel Oney.
Grâce à eux, l'avenir des échecs est radieux au Blanc-Mesnil, et nous leur donnons rendez-vous en 2035 pour la fête des vingt ans !
Je suis convaincu des vertus pédagogiques du jeu d’échecs. L’investissement conséquent consenti par la ville est à la hauteur de ses ambitions. Il faut offrir des chances supplémentaires de réussite scolaire aux élèves. Peut-être que dans 10 ou 15 ans, après avoir réussi leurs études, ces jeunes nous remercieront car jouer aux échecs les aura aidés.
Nous sommes dix ans plus tard, et le pari est réussi ! Les jeunes qui ont appris les échecs à l'école gardent sans aucun doute en mémoire les séances d'apprentissage, les parties et les grandes fêtes, qui ont apporté la joie des rencontres, le plaisir d'apprendre, et la confiance en soi nécessaires pour aller aussi loin qu'ils le souhaitaient.
Europe Échecs est fier d'apporter son savoir-faire pour faire découvrir les échecs aux écoliers au Blanc-Mesnil et partout en France avec ce dispositif complet !