Aider les clubs : notre projet

Communiqué de Diego Salazar : Aider les clubs : notre projet concrètement

Nous connaissons les efforts de nos clubs pour exister. Toutes les catégories sont concernées, les petits clubs comme les grands. Qu’il s’agisse des bénévoles, des dirigeants ou des salariés, l’implication de chacun est forte. Pour beaucoup, l’organisation est rodée. L’ « homme-pilier » du club gère, et les licenciés s’appuient sur lui. Il est là avant les autres. Il met en marche la machine à café et est encore là, en dernier, pour fermer le local. Il donne rendez-vous à son équipe pour les interclubs et gère la « paperasse » avec la Fédération ou la Ligue.

Bien entendu, pour le tournoi annuel, il fait le tour des commerçants et des entreprises de sa ville ou de son village pour réunir quelques prix. Tout va bien. Il rouspète bien un peu, de temps en temps, sur le peu de soutien qu’il reçoit. Mais que voulez-vous … C’est un passionné !

Sur notre route, nous avons tous croisé cet homme-là.

C’est le président de club, une perle rare qu’il faudrait choyer.

Mais, cette saison, en prenant connaissance des trop nombreuses modifications de règlements, il découvre que son club risque maintenant des amendes.

Peu importe que son ordinateur tombe en panne. Peu importe que son village subisse une panne de courant ou que les rigueurs de l’hiver s’en mêlent. La Fédération a tranché : s’il ne renvoie pas les résultats des interclubs avant 22 heures, son club sera taxé !

Comme beaucoup d’amateurs, il supporte déjà mal les brimades d’un arbitrage un peu trop à la lettre et trop souvent éloigné de l’esprit du Jeu. Au sein de sa Ligue, les rivalités électorales ou sportives ont gangréné les relations. La convivialité s’en ressent. De vieilles histoires hantent les relations entre son club et celui d’un autre dirigeant voisin. Il a l’impression que la moindre maladresse pourrait même être interprétée comme une faute impardonnable devant être sanctionnée.

Ce climat pesant, qu’il perçoit comme une injustice, finit par le lasser. Lui que tous considéraient pourtant comme si valeureux prend une décision logique. A la surprise générale, il laisse tomber !

Las, le petit monde tranquille du club, s’effondre. Depuis que le président est parti, plus rien ne fonctionne. Qui doit convoquer et comment organiser l’AG ? Qui va ouvrir le local ? A qui doit-on demander la salle pour le tournoi et comment fait-on pour l’homologuer ? Où trouver l’argent pour renouveler les échiquiers et les pendules supplémentaires dont le club a besoin ? Il avait bien une fois parlé d’un vague dossier à remplir, mais cela reste bien flou pour le béotien…

Petit à petit, les joueurs quittent le club ou arrêtent. Les jeunes ne viennent plus, personne n’a pensé à démarcher les écoles. Personne n’a pensé, non plus, à participer au forum des associations. Quelques années passent et les rares joueurs restant ont vieilli. Les déplacements en interclubs fatiguent de plus en plus ces joueurs démotivés. Ils abandonnent la compétition pour pousser du bois entre eux. Finalement le club ferme, vidé de ses forces vives.

C’est ainsi que depuis 2004, 62 clubs ont disparu et 1850 licenciés avec eux !

Alors oui, nous souhaitons assister les clubs. Nous soutenons, avec insistance, le projet de créer une Fédération au service de ses clubs.

Concrètement, il s’agira de mettre en œuvre une politique basée sur le développement des clubs qui sont notre force principale, la cellule fondamentale de notre discipline.

Dans notre projet, nous avons déjà détaillé ce que nous souhaitions faire pour la création de nouveaux clubs. Nous ne reviendrons pas sur ce point. Parlons plutôt ici de l’aide que la Fédération devrait, selon nous, apporter aux clubs.

Créer un site internet fonctionnel dédié aux clubs

Par cet outil, nous soutiendrons les clubs dans leurs tâches administratives autant que pour leur formation. Ce site permettra de télécharger les dossiers d’aide à l’accueil, au développement, à la formation et à la communication dont les clubs ont besoin :

  • De nombreux livrets d’informations d’excellente qualité ont déjà été réalisés. Ils donneront à chacun de nos clubs de nouvelles possibilités  d’interventions. Les sujets traités par ces livrets sont variés : Dossier de promotion concernant l’intervention en milieu scolaire, vers les personnes handicapées, en secteur médical. Dossier pour organiser une journée « portes ouvertes », une exposition échiquéenne, pour participer aux actions d’animation sociale, …
  • D’autres formes de « pré-dossiers » d’aide administrative seront mis en ligne, dont un dossier type pour les subventions CNDS.
  • Des cours en ligne permettront aux clubs ne disposant pas d’entraîneurs de progresser aussi.

Nous souhaitons développer le sponsoring dédié.

La cellule économique de la FFE aura un rôle crucial pour le développement de nos clubs. Il s’agira, en effet, d’apporter des ressources supplémentaires directement à nos clubs. Cette aide consistera, entre autres, en une participation fédérale lors de l’organisation des tournois. Bien entendu, cette aide se développera en suivant les résultats de la cellule économique dans sa recherche de partenaires. Pour les clubs ou les organisateurs, elle  pourra être directement financière ou pourra prendre la forme d’une aide logistique. La communication des évènements organisés par l’ensemble de nos clubs sera améliorée et coordonnée par cette cellule.

Nous délèguerons des « Agents de Développement du Jeu d’Echecs »

Dans les territoires, ces agents devront apporter une aide concrète pour les présidents désireux de faire évoluer leurs structures. Il ne s’agit pas de vagues promesses ou d’un « catalogue fourre-tout », mais au contraire d’un projet structuré et efficient. Pour cela, nous suivrons et relaierons le modèle de l’association PSEJE qui a déjà réalisé plusieurs stages apportant un soutien fort aux clubs pour démultiplier leurs possibilités d’actions.

Ce dispositif montera en puissance. Il partira de régions pilotes volontaires montrant aux autres que la synergie entre la Fédération et le terrain peut être forte. Il s’étendra, ensuite, petit à petit, à l’ensemble du territoire, sur la base du volontariat.

La formation est l’une de nos principales préoccupations

Nous sommes en désaccord total sur la méthode que l’équipe actuellement aux commandes propose. Nous estimons que licencier par centaines des jeunes joueurs en se servant de listings plus ou moins à jour, n’est ni sérieux, ni légal, ni même moral. Nous pensons surtout que cela ne renforce en rien le Jeu d’Echecs en France.

L’effet « de masse » devait par « effet pyramidal » créer les futures générations de grands joueurs et principalement remplir nos clubs de nouveaux licenciés. Il n’en est rien. Car les licenciés B n’adhèrent pas automatiquement ensuite à la Fédération en catégorie A. Vous êtes nombreux à remarquer que ces jeunes licenciés ont encore, après plusieurs années, un classement fictif qui n’a pas évolué. Aucun lien réel ne s’est créé entre eux et leur soi-disant club.

Si cette méthode fonctionnait, le nombre de licenciés A n’aurait pas baissé de 6,6 % sur les 8 dernières années.

Le bilan est clair. Des initiations de mauvaises qualités, dues à un encadrement largement insuffisant et à des projets flous, ont finalement couté beaucoup d’efforts et d’argent. Ils n’ont pas renforcé nos clubs.

Cependant, cette approche peut constituer un premier pas. Nous le reconnaissons bien volontiers. Voir des dizaines de gamins jouer, et prendre du plaisir, donne une image dynamique à notre Fédération et à nos clubs. Nous approuvons l’initiation populaire en milieu scolaire. Mais nous pensons que la liaison entre le milieu scolaire et nos clubs demande une meilleure approche. Nous devons définir une stratégie « gagnant-gagnant ».

Si, nous aussi, nous aimons les grands rassemblements, nous voulons surtout plus de joueurs dans nos clubs ! Et ceci n’est possible qu’à condition d’accueillir correctement les nouveaux participants. Car initier, sans proposer une formation et un projet sportif, ne sert à rien. Ça serait comme faire entrer une foule dans un immeuble dont on n’aurait construit ni escaliers ni ascenseur.

Travaillons sur la formation de notre encadrement  tant dans les clubs, qu’en milieu scolaire. Améliorons notre communication locale et développons nos interventions extérieures.

Construisons notre Fédération sur des fondations solides. Notre finalité n’est pas de licencier pour obtenir des subventions. Notre mission est d’accueillir, d’initier et de faire progresser les nouveaux licenciés.

Donnons aux clubs les outils nécessaires pour accueillir en leur sein, les jeunes les plus motivés pour approfondir leurs connaissances échiquéennes. Quels sont ces outils ?

  • Tout d’abord, il est indispensable d’établir une fiche-liaison avec les parents. Leur accord pour la prise d’une licence B est impératif.
  • Pour l’initiation, nous développerons un magazine d’un faible coût dédié aux scolaires. Il devra, non seulement initier les jeunes mais les inciter à rejoindre nos clubs. C’est le sens des interventions dans les écoles. Elles doivent être assurées par des animateurs étroitement liés aux clubs. Ce dispositif demandera une montée en puissance du nombre d’animateurs diplômés pour répondre au mieux à la Convention signée en 2007 avec l’Education Nationale. Les centres de formations régionaux seront les structures dédiées à cette mission.
  • Nous devons aider nos clubs à construire leur développement en coordonnant  le travail entre salariat et bénévolat. Sans cet équilibre, semer ne permet pas de récolter. Car il est primordial de donner une suite à l’initiation scolaire en assurant une formation de grande qualité au sein des clubs. Dans le monde des Echecs, un modèle fonctionne déjà et a assuré le développement de nombreux clubs. A l’instar du judo, leur réussite s’est aussi construite autour de la valeur de leurs entraîneurs. La plupart des grands clubs du « Top jeunes », par exemple, l’ont compris depuis longtemps. Leur modèle doit servir de référence aux autres. Au sein des clubs, les objectifs sportifs liés aux interclubs jeunes, permettent de former un ou plusieurs joueurs par tranche d’âge. Cet ascenseur alimente ainsi naturellement la vie du club adulte. Nous valoriserons davantage cette compétition pour susciter les vocations nécessaires au développement du secteur « jeunes » des clubs. Nous renforcerons la formation des entraîneurs. Nous les associerons aussi aux décisions techniques en leur assurant une représentation officielle.
  • Nombreux sont ceux qui pointent qu’aujourd’hui peu de jeunes joueurs atteignent le meilleur niveau mondial. Aux championnats du monde des jeunes, nos podiums se raréfient. C’est un fait regrettable. Vouloir nier ces réalités ne pourrait nullement aider au redressement de la situation. La Fédération doit relayer l’action des clubs en proposant à leurs meilleurs espoirs des possibilités pour s’épanouir à l’échelon international. Notre participation aux compétitions internationales n’a pas simplement pour but de remporter des médailles. Elle sert aussi à relayer les efforts sportifs des clubs pour faire monter le niveau des meilleurs. Nous élargirons notre représentation, en veillant à ce que chacun se sente reconnu et considéré, dans une saine concurrence.

300 clubs en France ne disposent pas de l’agrément Jeunesse et Sport. C’est l’une des raisons pour laquelle la délégation n’a jamais été véritablement envisagée. Nous devons passer ce cap, la Fédération sera là pour franchir cette étape. Nous conseillerons, nous guiderons ces clubs. Bien entendu les Comités Départementaux et les Ligues seront pleinement associés.

Une Newsletter fédérale (ou lettre numérique fédérale pour les puristes de la langue française !) sera envoyée régulièrement à l’ensemble de nos clubs pour informer des résultats des groupes de travail, les initiatives des uns et des autres pouvant servir à tous. Elle nous permettra d’être près de vous à chaque instant.

Notre projet est global et sérieux. Il repose sur le travail de nombreux techniciens chevronnés de notre sport. Que cela soit dans la gestion, la communication, les questions juridiques, qu’elles soient spécialistes du sponsoring sportif ou d’autres choses, des personnes compétentes dans leur domaine se sont aussi greffées à ce groupe. Car, contrairement aux pratiques actuelles, nous souhaitons ouvrir notre Fédération à tous les bénévoles qui souhaitent apporter leur pierre à l’édifice. En adhérant à nos projets, vous donnerez une chance à notre Fédération de franchir un pallier et de réparer les nombreuses erreurs commises par l’équipe en place.

Nous avons besoin de vous pour travailler tous ensemble

www.salazar2013.fr/aider-les-clubs-notre-projet-concretement


Publié le , Mis à jour le

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Les réactions (1)

  • ins-1233

    Je viens de lire ce dico de campagne :
    1) Seulement cinq demi-lignes sur le Top 12 ! Pour ne rien dire...Tout de même ! C'est notre compétition-phare ! Il ne faudrait pas attendre le résultat des élections pour agir. Le Top 12 commence dans quelques mois !
    2) Rien sur les interdictions des propositions de match nul... Pourtant c'est un sujet grave, qui va déterminer le choix de vote de certains présidents, pour l'une ou l'autre liste. En plus, la FIDE est en train de faire marche arrière sur toutes ses directives sur les matchs nuls (ce qui provoque la fureur de M.Danailov, l'allié bulgare de M.Battesti sur ce point).
    3) Toujours des chiffres extravagants. Dans le tableau des joueurs français enregistrés FIDE, on peut y lire 33340 . Mais nous n'avons que 26000 licenciés A ! A tout casser... (qui jouent des parties longues FIDE). Qui sont donc ces mystérieux 7000 joueurs supplémentaires ?
    Bref....pas très sérieux ce dico !