Henri Carvallo, nouveau Président

M. Henri Carvallo, Président de la FFE. Photo @ Europe Echecs
Le comité directeur de la Fédération Française des Échecs a désigné un successeur à Jean-Claude Moingt, démissionnaire. Henri Carvallo a été élu à une large majorité. Lire le communiqué de la FFE.

L'ensemble du bureau fédéral a démissionné dans la foulée et, comme le prévoient les statuts, des élections ont immédiatement eu lieu au sein du Comité Directeur.

Deux membres ont exprimé le souhait de se porter candidat au poste de président, Claude Schmitt et Henri Carvallo. C'est Henri Carvallo qui remporte le scrutin avec 24 voix pour, 3 voix pour Claude Schmitt et aucune abstention.

Le nouveau président élu a immédiatement proposé la composition du bureau fédéral suivant : 

Président : Henri Carvallo

Vice-présidents : Léo Battesti et Joanna Pomian

Trésorier : Jean Boggio, trésorier adjoint : Christian Cureau

Secrétaire générale : Aurélie Dacalor

Membre du bureau : Jérôme Maufras

Âgé de 46 ans, Henri Carvallo joue aux échecs depuis 1979. Il est actuellement classé 2153 Fide. Ingénieur de formation, il s’occupe depuis 1994 du Château de Villandry, un des châteaux de la Loire. Cette entreprise de tourisme compte 50 salariés. A l'occasion de son élection, il a accepté de répondre à quelques questions.

- Comment comptez-vous concilier votre activité professionnelle avec vos nouvelles responsabilités ?

M. Henri Carvallo

S'occuper du château de Villandry est évidemment très prenant, mais j'ai depuis de nombreuses années une expérience du milieu associatif. J'ai été président de plusieurs associations, par exemple, l'association des châteaux de la Loire. J'ai l'habitude de mener de front plusieurs activités.

Etant le dirigeant de mon entreprise, j'ai beaucoup plus de flexibilité pour me libérer et consacrer du temps à la Fédération Française des Echecs qu'un salarié. Je tiens d'ailleurs à préciser que je ne solliciterai pas de rémunération pour ma fonction de président.

Je compte également m'appuyer sur les deux vice-présidents, Léo Battesti, qui sera chargé de l'international et de la communication, et Joanna Pomian, qui sera vice-présidente déléguée, et sur les salariés de la fédération qui sont performants.

- Quels sont les objectifs que vous souhaitez atteindre durant votre mandat ?

Il faut tout d'abord s’assurer du bon fonctionnement de la Fédération. Un des paramètres importants est le nombre de licenciés. La saison 2010/2011 va être une année record, avec un nombre de licenciés jamais atteint. Je souhaite poursuivre sur cette lancée.

Je veux également consolider les contacts déjà pris, afin que les villes organisatrices des différents championnats puissent être connues largement en avance.

J'aimerais que les clubs soient vivants. Nous allons proposer aux clubs des idées, afin de faire venir plus de gens dans leurs locaux. Le challenge blitz BNP-Paribas va dans ce sens, et il faut amplifier ce succès avec encore plus de participants. J'estime que le classement Elo blitz doit être encore plus mis en valeur qu'actuellement.

Je souhaite montrer ce que le jeu d'échecs peut apporter à la société ; par le développement du jeu à l'école et par un développement de masse. Nous avons déjà une convention avec le ministère de l'Education Nationale, mais ces succès peuvent être amplifiés. Nous en tirerons un double bénéfice : le nombre de licenciés augmentera, et ceci permettra de démontrer l'utilité sociale du jeu d'échecs.

- Quelle est selon vous l'utilité sociale du jeu d'échecs ?

La cellule de base du jeu est le club et il y a une utilité à créer un lieu de vie où les gens peuvent se rassembler. Et vis à vis des jeunes, le jeu d'échecs a une utilité pour les aider à structurer leur pensée de manière ludique.

- Quelle va être votre politique à l'égard des équipes de France ?

Pour les sélections jeunes, je fais confiance au sélectionneur pour choisir la meilleure équipe possible.

Concernant les équipes de France senior, je souhaite que les meilleurs joueurs et joueuses prennent conscience de leurs responsabilités. La FFE dispose de moyens pour payer son élite dont peu de fédérations au monde disposent et il est important que les meilleurs joueurs représentent leur pays.

- Que comptez-vous faire au niveau financier ?

Il faut préciser que la FFE est dans une très bonne situation financière. Je souhaite augmenter le nombre de licenciés, ce qui octroiera des ressources supplémentaires.

La FFE bénéficie du soutien d'un sponsor référent, BNP-Paribas. J'estime qu'il conviendrait de trouver un second sponsor référent, dans un autre domaine. Il existe des contacts avec des entreprises de nouvelles technologies, j'espère qu'ils aboutiront, mais je viens juste d'être élu, il me faut donc un peu de temps.

- Le président de la FIDE vient de "s'illustrer" en se rendant en Libye. Quelle est votre position à ce sujet ?

La FFE s'est exprimée dans un communiqué. On ne peut être satisfait de cette situation, mais je suis assez légitimiste. Il y a des élections et c'est dans ce cadre qu'il faudra agir.

- Les échecs, notamment français, ont été marqués par l'affaire de triche dans laquelle sont impliqués Sébastien Feller, Arnaud Hauchard et Cyril Marzolo. Quelle est votre sentiment ?

Il faut distinguer le cas d'espèce du problème général.

La triche est un problème global, dans lequel la FFE peut jouer un rôle de pionnière. Différer légèrement les retransmissions est une bonne initiative. L'accélération des cadences est également un facteur. Mais il faut lutter contre cette possibilité de fraude, je souhaiterais qu'une commission puisse élaborer et préconiser des mesures.

Pour l'affaire qui a impliqué les 2 membres de l'équipe de France ainsi qu'un 3e joueur, les commissions de discipline de la FFE comme le CNOSF se sont prononcés dans le sens d'une culpabilité, ce qui me paraît normal au regard des informations dont je dispose. La FFE poursuivra l'ensemble des procédures engagées.

Néanmoins, je n'ai pas d'implication émotionnelle. Si les joueurs reconnaissaient leur faute, il serait plus simple d'aménager leur peine, comme l'a suggéré le CNOSF.

Vidéo de la Fédération Française des Echecs

 

 

Les 55 000 licenciés de la Fédération Française des Echecs ont un nouveau Président


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