La chronique de Georges Bertola du 03 janvier 2007

Alekseev - Vitiugov, Moscou 2006 ; Georgiev - Ivanchuk, Carlos Torre Memorial 2006 ; Perez - Milov, Merida 2006 ; Lehmann M. - Zozulia, Zürich 2006 ; Jenni - Klauser, Zürich 2006 et Kasparov - Andersson, Tilburg 1981.

ECHECS EN SUISSE :

La chronique de Georges Bertola du 03 janvier 2007

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ALEKSEEV CHAMPION DE RUSSIE

Le jeune Evgueny Alekseev, 21 ans, remporte la super finale du championnat russe, aux départages, face à la révélation du tournoi, Jakovenko, 23 ans.

Il devance Inarkiev (encore un talent révélé par Dvorestsky, vous trouverez sa dernière chronique sur http://www.chesscafe.com) et le grand favori multiple champion de Russie, Peter Svidler.

Il faut noter que plusieurs grosses pointures des échecs russes étaient absentes de cette épreuve, notamment le champion du monde Kramnik, Morozevich et Grischuk.

Alekseev n'est pas tout à fait un inconnu puisque qu'il y a deux ou trois ans, il était l'un des rares juniors à remporter l'Open International de Genève. Il se fit également remarquer lors de son passage au Youngmasters à Lausanne en s'imposant face au prodige norvégien Carlsen et en 2006 à Bienne il était l'un des vainqueurs de l'Open.

Son style rappelle Karpov, un virtuose dans le traitement positionnel capable de convertir en victoire des avantages microscopiques.

Il est dans la lignée des grands stratèges où la tactique ne peut s'exprimer que lorsque il y a déjà un important déséquilibre ou plus souvent lorsque elle n'est que la conséquence directe d'une gaffe.

Voici une partie que l'on pourrait attribuer au champion suédois Ulf Andersson dans ses meilleures années.

A Bienne, il y a plus de 20 ans, je me souviens de cette remarque de Polougaevsky qui venait de perdre contre Ulf: « Jouer contre lui est épuisant, il se limite à vouloir contrôler toutes les cases de l'échiquier, sans vraiment manifester son intention de jouer pour le gain. Toutefois, il peut exercer cette pression pendant des heures. »

ALEKSEEV (RUS 2639) - VITUIGOV (RUS 2596)

Semi Slave D43, Moscou 2006

1.d4 Cf6 2.c4 e6 3.Cf3 d5 4.Cc3 c6 5.Fg5 h6 6.Fxf6 Dxf6 7.e3 Cd7 8.Fd3 dxc4 9.Fxc4

La variante de Moscou, pour la paire de fous les blancs obtiennent de l'espace et l'initiative.

9...g6

Installer le fou de cases noires sur la grande diagonale est considéré comme le plus prometteur par Pedersen dans son livre «The Botvinnik Semi-Slav» (Gambit 2000)

10.e4 De7 11.0-0 Fg7 12.e5 0-0 13.Te1 Td8

Remettre en question la solidité du centre blanc, et notamment le pion arriéré «d4», passe par un plan basé sur la poussée «c5» qui est sans doute la suite critique.

14.Fd3 b6 15.De2 Tb8 16.Tad1 Fb7 17.Fe4

Avec l'idée d'échanger le fou de cases blanches, l'une des pièces adverses qui peut devenir des plus dangereuses.

17...Cf8?

Trop passif, selon le GM Sakaev le cavalier devait participer au contre-jeu sur l'aile dame. Il recommande 17...b5!?

18.h4!

Cette poussé, qui vise à fragiliser le roque, assure une légère initiative aux blancs.

18...Td7 19.Td2 c5

Jusqu'ici les noirs s'étaient contentés de jouer sur les 3 premières traverses. Ce coup est l'achèvement de la réalisation du plan noir pour trouver la voie de l'égalisation et il initie aussi une volonté de se dégager en forçant quelques échanges.

20.dxc5 Dxc5 21.Fxb7 Tbxb7 22.Ce4 Txd2 23.Dxd2 De7 24.g4!

Une invitation pour entrer dans une finale à l'avantage blanc, une variante 36...Dxc3 37.bxc3 g5 (37...Rg7? 38.g5! Ch7 39.f4 Cf8 40.Rd3 +-) 38.Re3 Rg7 39.Rd4 et si 39...Cg6? 40.Cxg6 Rxg6 41.Re5 +-

36...Db7 37.Re3 De7 38.b4!

Ici Sakaev commente: « Les blancs gagnent de l'espace et fixent la structure sur l'aile dame, la partie est stratégiquement gagnée. »

38...g5 39.b5 Rh7?

Probablement une imprécision. A considérer 39...Cd7!? avec l'idée d'activer le cavalier car si 40.Cc6 Dd6 41.Cxa7 Df4 etc.

40.a4 Rg8

Les noirs sont en «zeitnot», si 40...Cd7? 41.Dd3 +-

41.Cc6 Df7 42.De5

Les blancs n'ont jamais desserré leur étreinte; espace, activité et mobilité des pièces permettent de gagner du matériel si 42...Ch7 43.Cd4 +-

42...Cg6 43.Dxg5 Rh7 44.Ce5 Cxe5 45.Dxe5 De7 46.Rf4 Df8 47.Rg3 De7 48.De4 Rg7 49.f4 Dd7 50.Rh4 Dd8 51.g5 Dd7 52.De5 Rg8 53.g6

Les noirs ne peuvent à la fois empêcher le mat et défendre le pion «e6» après 53...Dd8 54.Rh5 Dd1 55.Rh6 Dh1 56.Rg5 etc.

1-0

Un véritable exercice de style de la part d'Alekseev où l'illustration du raffinement de la torture positionnelle.

IVANCHUK REMPORTE LE MEMORIAL TORRE

Pour la deuxième année consécutive le GM ukrainien, Vassily Ivanchuk, remporte ce très fort tournoi de Merida au Mexique en battant en finale dans les rapides l'ex-champion du monde junior Lazzaro Bruzon, par ailleurs vainqueur de la 3ème édition du Youngmasters Lausanne.

Ivanchuk restera pour moi l'une des énigmes les plus intéressantes des échecs de la 2ème moitié du 20ème siècle. Rapidement présenté par Kasparov comme son dauphin et digne successeur, il n'a jamais réussi à être un candidat sérieux en mesure de décrocher le titre mondial même s'il faillit quelques années plus tôt le toucher du doigt dans son match contre Ponomariov.

Cela me fait penser à cette altercation que le compositeur Anton Bruckner eut au XIXème siècle avec un critique qui le présentait comme «mi dieu, mi fou» et qui reçut cette réponse cinglante:

« Il m'arrive ce qui est arrivé à Beethoven, lui non plus n'était pas compris des imbéciles. »

J'extrais de l'excellent recueil de parties «The World's Greatest Chess Games» (Robinson 1998) signés Burgess, Nunn et Emms:

« Ivanchuk est un des plus talentueux joueurs des échecs modernes. Sa connaissance encyclopédique des ouvertures est légendaire et sa rapidité de réflexion est également remarquable. S'il était capable d'utiliser son talent au maximum il serait certainement un candidat à la place de numéro un mondial mais il est un joueur extrêmement émotif qui encaisse très mal ses défaites, avec une tendance à précipiter des décisions critiques lorsqu'il est sous pression et quelquefois il manque de motivation. Toutefois, il a confortablement maintenu sa position dans le top mondial depuis 1990. »

GEORGIEV (MKD 2532) - IVANCHUK (UKR 2741)

Pion Dame A46, Carlos Torre Memorial 2006

1.d4 e6 2.Cf3 c5 3.c3 Cf6 4.Ff4 Fe7 5.Cbd2

Peut-être une imprécision, 5.e3 b6 6.h3 Fb7 7.Fd3 0-0 8.Cbd2 est la marche à suivre pour réaliser le développement naturel du système de Londres.

5...cxd4

Logique puisque le cavalier sur «d2» ne dispose plus de l'option «Cc3».

6.cxd4 Cc6 7.e3 Ch5

Permet en tous temps de gagner la petite qualité soit la paire de fous.

8.Fg3 b6

Rien ne presse, tant que les blancs n'ont pas roqué il n'y a aucune raison d'ouvrir la colonne «h».

9.a3

Certainement afin d'assurer la case «d3» pour le fou de cases blanches, si c'est le cas on peut en déduire que les blancs n'ont rien obtenu dans l'ouverture.

9...Fb7 10.Fd3 0-0 11.Ce5 g6!

Les noirs questionnent ainsi les blancs pour connaître l'adresse du roi.

12.Cxc6 dxc6 13.Fe4?!

Avec le souci d'empêcher le fou de cases blanches (comme dans la partie précédente) d'obtenir une position dominante après la poussée «c5». Intéressant devait être 13.Df3!? et si 13.Cxg3 hxg3 14.e5 g4! 15.exd4 Dh3 +=

PEREZ (CUB 2385) - MILOV (SUI 2657)

Sicilienne B54, Merida 2006

1.e4 c5 2.Cf3 e6 3.Cc3 a6 4.d4 cxd4 5.Cxd4 d6 6.Fe3 b5!? 7.Dd2?!

Afficher clairement son intention de roquer du grand côté ne peut que conforter le choix de l'adversaire qui est prêt à entamer une attaque de minorité via la colonne «c».

7...Fb7 8.f3 Ce7!?

Un développement rampant qui permet de ramener ce cavalier sur l'aile dame car sur la case naturelle «f6» le cavalier était exposé à la contre-attaque via la poussée «g2-g4-g5».

9.0-0-0 Cec6

LEHMANN M. (SUI 2219) - ZOZULIA (UKR 2363)

Défense moderne B06, Zürich 2006

1.e4 g6 2.d4 Fg7 3.Cc3 a6 4.f4 d6 5.Fe3 Cd7 6.Cf3 e6 7.a4

Insérer ce coup prophylactique n'est peut-être pas nécessaire. Plus efficace semble 7.Fd3 b5 8.De2 Fb7 9.0-0 si 9...Ce7 10.f5! ou 9...Cgf6 10.e5 avec initiative blanche.

7...b6 8.Fd3 Ce7

Un typique développement «Hippopotamus» popularisé par Spasski.

9.0-0 0-0 10.De1

Probablement avec l'idée de jouer sur l'aile roi en lorgnant la case «h4» mais cela semble trop lent.

JENNI (SUI 2521) - KLAUSER (SUI 2388)

Espagnole C91, Zürich 2006

1.e4 e5 2.Cf3 Cc6 3.Fb5 a6 4.Fa4 Cf6 5.0-0 Fe7 6.Te1 b5 7.Bb3 d6 8.c3 0-0 9.d4 Fg4

En économisant le prophylactique 9.h3, les blancs permettent d'accentuer la pression sur le centre.

10.Fe3

L'autre grande variante est 10.d5 mais maintenir la tension à aussi ses partisans puisque le faible 10...Cxe4? ne va pas à cause de 11.Fd5!

10...exd4 11.cxd4 d5 12.e5 Ce4 13.h3 Fh5 14.Cc3 Cxc3 15.bxc3 Dd7

Possible est 11...f5 car après 12.exf6?! Txf6 le clouage est gênant.

16.g4!?

Usuel est ici 16.Fc2 f5 (16...Fg6!? ou 16..Rh8!?) 17.exf6 Fxf6 18.Dd3 qui permet de se débarrasser du clouage et après 18...Fg6 la dernière édition de l'Encyclopédie juge la position égale au vu de la partie Panchenko-I. Sokolov (Palma de Majorque 1989)

16...Fg6 17.Cd2

A double tranchant, les blancs préparent la poussée du pion «f» pour inquiéter le fou de cases blanches.

17...Ca5 18.f4 Cxb3 19.axb3!?

KASPAROV - ANDERSSON

Défense Ouest Indienne, Tilburg 1981

1.d4 Cf6 2.c4 e6 3.Cf3 b6 4.a3

Dans une partie antérieure (la 10ème contre Akesson) j'extrais le commentaire de Stohl :

« Ce système porte le nom de Petrossian, le 9ème champion du monde, dont il incarne bien le style prophylactique en empêchant ...Fb4, les blancs veulent s'assurer la mainmise sur le centre par Cc3, suivi éventuellement de d5 et e4. Kasparov se l'est approprié avec succès lors de son premier tournoi international, Banja Luka 1979, et il lui vaudra une longue série d'impressionnantes victoires dans la première moitié des années 80.»

Le GM Timman dans «On the Attack» apporte un complément d'information intéressant: « ...Kasparov lui a apporté beaucoup par son travail pour transformer le système Petrossian en une dangereuse arme d'attaque. La raison pour laquelle ce petit coup de pion peut conduire une attaque dévastatrice et qu'il permet de construire un fort centre en empêchant des coups ennuyeux comme ...Fb4 ».

4...Fb7 5.Cc3 Ce4

« Dans l'ouverture en particulier, un contrôle latent des cases centrales s'avère souvent préférable à une occupation directe. Par conséquent pour empêcher d5 et e4, il est plus efficace de s'appuyer sur 5...d5 ». Stohl

Certainement une vérité sur le plan théorique mais c'est oublier le côté humain, comme le souligne Zinser dans Europe Echecs (no 278) : « La manœuvre du texte est très caractéristique de la défense Ouest indienne, et il est bien dans le style d'Andersson de rechercher de rapides simplifications, mais elle a le désavantage de perdre du temps, ce qui ne laisse pas d'être dangereux face à un joueur au style énergique comme Kasparov.»

Et Kasparov le savait puisqu'il avouait dans « L'épreuve du temps » (Grasset 1985) « Le GM suédois affectionnait cette continuation » et dans Schaakbulletin (no 168) cette révélation encore plus étonnante : « Andersson régulièrement opte pour des continuations qui, en ce qui me concerne, ne sont pas particulièrement prometteuses. »

Il est pourtant certainement excessif de sanctionner ce coup avec un «?» comme le font Smith et Hall dans «Modern Art of Attack».

6.Cxe4 Fxe4 7.Cd2

« La continuation la plus ambitieuse: les blancs recherchent un centre étendu. 7.e3 ou 7.Ff4 ne promettent au mieux qu'un petit plus. » Stohl

Ici Kasparov est trop laconique dans « L'épreuve du temps »:

« La suite la plus tranchante » et il accompagne ce coup d'un «!».

Le commentaire de Mikhael Gurevich dans « Queen's Indian Defence Kasparov System» (Batsford 1991) est assez remarquable:

« Ce coup est considéré comme fondamental. En exploitant le fait que le fou n'est pas protégé, les blancs occupent le centre avec leurs pions. L'illusion d'optique créée par le puissant centre de pions fut au premier abord si impressionnante que les théoriciens considérèrent ce schéma comme la réfutation virtuelle de la variante 5...Ce4. Actuellement, ce n'est pas aussi simple que cela. Premièrement 7.Cd2 retarde quelque peu le développement de l'aile dame et deuxièmement le centre blanc peut devenir l'objet d'une attaque. Dans tous les cas, la pratique des échecs modernes ne donne aucune raison d'être excessivement optimiste. »

7...Fg6?!

« Une nouveauté, mais de qualité discutable. On trouve encore sporadiquement quelques adeptes de ce coup d'Andersson, mais l'abandon délibéré de la grande diagonale ne fait pas bonne impression. 7...Fb7 est plus naturel. Maintenant 8.e4 Df6 (le passif 8...d6 9.Fd3 laisse beaucoup d'espace et un jeu agréable aux blancs) 9.d5 Fc5 10.Cf3 Dg6, le mieux pour les blancs est l'entreprenant 11.b4!? Dxe4 12.Fe2 Fe7 13.0-0 avec une initiative prometteuse pour le matériel sacrifié. Dans la partie, toutefois, ce sera gratuit. » Stohl

La plupart des commentateurs corroborent ce jugement. Timman apporte une précision intéressante : « La pratique a démontré qu'après 7...Fb7 il n'y a pas de voie qui assurent aux blancs un net avantage. Andersson devait être déterminé à sortir son adversaire de sa préparation à tout prix. Ceci était une très dangereuse chose à faire. Maintenant Kasparov est prêt à exploiter la faiblesse de la longue diagonale h1-a8 que le fou vient juste de quitter. »

Curieux toutefois que dans l'Informateur Kasparov ponctue «!?»

8.g3!

« En dépit de quelques succès enregistrés ultérieurement par la suite 8.e4 Cc6 9.d5 Cd4 10.Fd3 il ne semble pas nécessaire de concéder la case d4 au cavalier noir. Le choix de Kasparov est plus solide et très logique ; les blancs font tout de suite main basse sur la diagonale fraîchement désertée. » Stohl

Kasparov ponctue aussi ce coup par «!» et mentionne dans le livre du tournoi que si 8.e4 Cc6!

« Mais surtout pas 8.e4?! Cc6! 9.d5 Cd4 10.Cf3 Cxf3 11.Dxf3 Fc5 et la tâche de défendre leur centre de pions n'est pas simple. » commente Gufeld dans son livre «Garri Kasparov» (Grasset 1984)

8...Cc6

« Toujours dans l'esprit quelque peu extravagant du coup précédent : il est assez inhabituel de placer un cavalier devant le pion «c» dans une partie fermée. Ceci dit après 8...c5 0.d5 suivi de e4, le fou g6 reste passif et les blancs sont clairement mieux. Les tentatives récentes de réhabilitation de cette ligne s'articulent plutôt autour de 8...Fe7, mais l'énergique 9.Fg2 d5 10.e4! favorise les blancs. 10...Cc6? ne fonctionne plus, car après 11.cxd5 le pion d4 est tabou, tandis que 10...c6 11.exd5 cxd5 12.cxd5 exd5 13.Da4 démontre la vulnérabilité de l'aile dame noire en l'absence du fou égaré en «g6». Les noirs sont quasiment forcés de donner un pion pour des compensations fumeuses sur 13...Dd7 14.Dxd7 Cxd7 15.Fxd5. Enfin les prises en «c4» ou «e4» concèdent trop d'espace et de maîtrise du centre. » Stohl

Stohl renforce par rapport à la recommandation de Kasparov dans « L'épreuve du temps » 8...c6 9.Fg2 d5 10.0-0 Fe7 11.e4 où il n'accordait aux blancs que des chances à peine meilleures. Lalic poursuit avec 11...0-0 12.b3 += dans « The Queen's Indian Defence » (Cadogan 1996) mais ce n'est que l'analyse de Kasparov dans l'Informateur 32/590

9.e3 a6?!

« 9...e5 10.d5 Cb8 11.h4! h5 12.e4 a5 13.b3 Ca6 14.Fh3 Cc5 15.Dc2 Fe7 16.Fb2 d6 17.0-0 Ff6 18.Tab1 Cd7 19.b4 et les blancs ont clairement l'avantage, Psakhis-Gurgenidze, Ch.URSS (Riga) 1985. Le coup du texte a pour idée de préparer ...d5 sans craindre de clouage sur la diagonale a4-e8 (9...d5? perd sur le champ ; 10.Da4 Dd7 11.cxd5 Dxd5 12.Tg1). Il est malheureusement trop passif. 9...a5 10.b3 Fe7 est un peu meilleur, même si 11.Fb2 ou 11.h4!? restent satisfaisants pour les blancs. » Stohl

A nouveau un commentaire étoffé par rapport à celui de Kasparov dans « L'épreuve du temps » :

« Les noirs veulent encore disputer le centre, au lieu de songer à développer leurs figures sur l'aile roi. »

Repris par Youdovictch sur un ton sentencieux dans son livre « Garry Kasparov » (Ed. Radouga 1988): « Un mépris plein d'insouciance des lois classiques des échecs. Il fallait développer les pièces de l'aile roi. »

L'inconvénient de donner trop de variantes et qu'elles sont souvent sujettes à caution. Deux exemples :

a) Gurevich recommande de sacrifier un pion dans la partie Psakhis-Gurgenidze en jouant 16...0-0 et si 17.Fxe5 Te8 qui établit la fondation du contre-jeu au centre.

b) Dans l'un des derniers ouvrages sur l'Ouest Indienne, signés Jouni Yrjöla et Jussi Tella « The Queen's Indian » (Gambit 2003), je retiens la nouvelle approche 9...a5 10.b3 e5 11.d5 Cb8 12.h4 h6 13.Fb2 Fd6 14.e4 0-0 15.g4 (15.Fh3+= est plus sûr. Les pièces blanches semblent mieux) 15...Ca6 16.Df3 De7 17.Fe2 c6 18.Cf1 Fc5 19.Fd3 Fd4 et maintenant les noirs ont de bonnes contre chances. Rustemov-Chernyshov (Elista 2001)

10.b4!

« Kasparov l'Energique est fidèle à lui-même. 10.b3 d5 11.Fb2 Fe7 12.Tc1 Dd7 suffit pour être mieux, mais le coup du texte est plus ambitieux. » Stohl

 

 

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