La revue Europe Echecs

n° 711 - juillet 2020

EDITO

L’ACTION DANS LA PRECIPITATION
J’ai toujours eu une préférence pour les échecs classiques qui tendent vers une recherche de la vérité.
« Aux échecs, je ne crois pas à la psychologie, je crois aux bons coups. » Bobby Fischer
Plus exactement j’ai peut-être l’illusion de croire à une vision du jeu conforme à l’entraîneur de Tigran Petrosian :
« Rien n’arrive par hasard. Ont de la valeur seules les parties où tout s’est déroulé selon la...

L’ACTION DANS LA PRECIPITATION
J’ai toujours eu une préférence pour les échecs classiques qui tendent vers une recherche de la vérité.
« Aux échecs, je ne crois pas à la psychologie, je crois aux bons coups. » Bobby Fischer
Plus exactement j’ai peut-être l’illusion de croire à une vision du jeu conforme à l’entraîneur de Tigran Petrosian :
« Rien n’arrive par hasard. Ont de la valeur seules les parties où tout s’est déroulé selon la logique, où chacun des joueurs a trouvé chaque fois le meilleur coup, jusqu’à la victoire de celui qui a su voir mieux et plus loin. » Arkhil Ebralidze
C’est ce que j’ai ressenti lors du dernier tournoi de Wijk aan Zee en observant le jeu de Fabiano Caruana qui avait dominé le tournoi devançant nettement la plupart des meilleurs joueurs du monde. C’était l’heure de vérité et du triomphe de la logique. De plus, l’utilité des commentaires des spécialistes du genre rendaient clairement perceptible la subtilité du jeu et des variantes. Dans ce genre de cadence, ils réhaussent incontestablement la valeur et la profondeur des idées alors que l’amateur ne perçoit souvent que le dessus de l’iceberg.
Depuis que toute compétition a été annulée, une véritable floraison de tournois Blitz est apparue sur Internet, Covid-19, confinement et distanciation sociale obligent. Commenter un blitz me fait penser à un match de football à la radio où le commentateur est toujours en retard sur l’action et lorsque le match et terminé, à part le score, il ne reste rien ou peu de choses.
Pour résumer, si l’on excepte le côté spectaculaire et récréatif, le blitz c’est avant tout le plaisir de jouer et les parties se limitent souvent à une récitation des ouvertures et au massacre de la raison lors du paroxysme de la crise de temps.
Alors que tranquillement la vie « normale » reprend son cours, j’espère que les compétitions, les tournois vont renaître comme avant. Que l’on trouvera une solution pour résoudre le problème posé par le Tournoi des Candidats et que les efforts de Maxime Vachier-Lagrave seront récompensés. Un match contre Magnus Carlsen, titre mondial en jeu, c’est tout ce que l’on peut lui souhaiter de mieux.
Dans cette période, le club C’Chartres Échecs en partenariat avec Europe Echecs s’est montré très actif comme vous avez pu le lire lors des précédents numéros. Ce dernier mois n’y déroge pas, avec pas moins de quatre évènements organisés dont deux très forts tournois internationaux : les « C’Chartres Blitz Masters » qui viennent ponctuer en apothéose cette saison échiquéenne pour le moins particulière. Victoire de l’Allemande Elisabeth Paehtz chez les femmes et du jeune prodige Alireza Firouzja chez les hommes.
Certes, comme l’a démontré le télétravail, les tournois en ligne ont démontré leur utilité, qu’ils pouvaient donner une nouvelle dimension à la pratique du jeu. Je souhaite féliciter les acteurs du back office qui ont rendu possible une telle expérience. En ce qui concerne l’équipe d’Europe Echecs, je tiens à saluer particulièrement les efforts d’Anne Geritzen, Henri Assoignon, Jean-Michel Péchiné, Bruno Quélen, Gérard Demuydt, Benjamin Daiguson, Raphaël Pilorget, Marc Quenehen, Raphaël Kammoun et tous nos collaborateurs emmenés par Sami Kouatly, directeur de la publication.
Toute la rédaction vous souhaite bonne santé, un bel été et bonne lecture.

Georges Bertola