Buenos Aires 1939

La première Olympiade hors d'Europe. Une grande partie des participants partirent du port d’Anvers sur le transatlantique “Piriapolis” qui battait pavillon belge. Par Georges Bertola.

Extraits des articles de Georges Bertola parus dans la revue Europe-Echecs numéro 681 de novembre 2017 et numéro 682 de décembre 2017.

Alors que la crise économique avait sévi également en Argentine pendant une grande partie des années 1930, la fin de la décennie s’annonçait plus prospère. Les perspectives de relance pointaient à l’horizon pour les « Portègnes » (les habitants de Buenos Aires), mais c’était sans compter sur ce qui allait se passer en Europe. La montée en puissance des états totalitaires et fascistes conduisit à une situation explosive. Le futur homme fort de l’Argentine, Juan Domingo Perón, grand admirateur du Duce Mussolini était envoyé par son gouvernement en Italie pour parfaire ses connaissances militaires. Il séjourna notamment à Merano, la ville qui accueillera le championnat du monde Karpov-Korchnoi en 1981, pour s’initier aux secrets de la guerre alpine.

Absurdité du monde

Le Président argentin, Roberto Ortiz, élu en 1937 après une campagne jugée frauduleuse par l’opposition, luttait, avec un certain succès, pour faire de l’Argentine un pays plus ouvert et plus démocratique. C’est dans un climat relativement serein, très éloigné de la tension qui régnait sur le vieux continent, qu’allait se disputer pour la première fois, hors d’Europe, une Olympiade d’échecs. Après trois semaines de voyage en mer à bord du Piriapolis, les joueurs arrivèrent à Buenos Aires. Le 27 août, le grand-maître Tartakover (1887-1956), qui jouait au 1er échiquier de l’équipe polonaise, était interrogé par le journal Noticias Graficas. Une question lui fut posée sur le thème dominant de l’époque, la profonde crise mondiale. Ceci, quelques jours avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.

Voici sa réponse étonnante : « Mon point de vue sur le sujet n’est pas important parce qu’il est basé sur des opinions précises, logiques et raisonnables. Cependant, aujourd’hui le monde s’éblouit, applaudit et préfère les absurdités. Lorsque reviendra une époque où prime la santé mentale, j’aurai à nouveau une opinion sur la politique. » Effectivement, l’irrationnel régnait avec la signature, le 23 août, du pacte de non agression germano-soviétique, perçu comme une alliance contre-nature. Plus incroyable encore, Hitler avait été désigné pour un temps, sur l’initiative d’un membre suédois du parlement, Eric Brandt, comme un possible « candidat au Prix Nobel de la Paix ».

Forfait de crise

Les Argentins espéraient pulvériser tous les records avec 39 nations inscrites, grâce à la participation de plusieurs équipes latino-américaines, comme Cuba, avec à sa tête l’ex-champion du monde Capablanca (1888-1942), la Bolivie, le Brésil, le Chili, l’Équateur, le Guatemala, le Paraguay, le Pérou et l’Uruguay, autant de pays dont c’était la première participation à une Olympiade organisée par la FIDE. Malheureusement, plusieurs désistements ne permirent pas d’atteindre un tel objectif. L’équipe des États-Unis, tenante du titre, rencontra de grosses difficultés pour trouver les fonds nécessaires. Reuben Fine (1914-1993) apporta une explication dans son ouvrage A passion for Chess (Ed. Fine McKay 1958) : « Dans les années 1930, il était encore possible de lever des fonds pour envoyer des équipes à l’étranger. Plus tard, malgré une plus grande prospérité, plusieurs tentatives échouèrent. Il y avait, je pense, plusieurs raisons à cela. L’attitude officielle de la fédération américaine des échecs, qui s’intéressait surtout aux amateurs et laissait les maîtres se débrouiller seul. Une position à courte vue et nuisible. »

État de guerre

Alors que des discussions de dernière minute au « Marshall Chess Club » apportèrent une solution en obtenant 1500 dollars pour les frais de l’équipe, Reuben Fine, agacé, avait déjà retiré son nom de l’équipe. La condition sine qua non des donateurs exigeait toutefois la participation des meilleurs joueurs, notamment Fine et Reshevsky (1911-1992), pour maintenir leur offre. Finalement, les Américains brillèrent par leur absence à Buenos Aires. (Source : American Chess Bulletin juillet-août 1939) Une autre équipe très attendue, la Hongrie, médaille d’argent à Stockholm derrière les USA, victorieuse de la contre-Olympiade de Munich 1936, manquait aussi à l’appel. Il régnait un climat antijuif dicté par l’Allemagne qui rendait très difficile la mise sur pied d’une équipe privée de ses meilleurs éléments. Ces derniers avaient quitté le pays pour choisir l’exil, comme Lilienthal, Flohr, L. Steiner et Szabo. Il fallut aussi déplorer l’absence de l’Espagne, dévastée par la guerre civile, de la forte équipe Yougoslave et des petites nations telles que la Suisse et la Belgique.

Anschluss

Les organisateurs avaient fondé quelques espoirs sur la participation de l’URSS, qui auraient pu aligner des joueurs de très haut niveau comme Botvinnik (1911-1995), Kotov (1913-1981), Belavenets (1910-1942), Makogonov (1904-1993), Boleslavsky (1919-1977) et même le jeune Smyslov (1921-2010). Ce fut par contre le retour sur le devant de la scène de la grande Allemagne bénéficiant, suite à l’anschluss, de l’apport au 1er échiquier de l’Autrichien Eliskases (1913-1997).

Pour la petite histoire, la Tchécoslovaquie avait été sacrifiée aux appétits nazis, qui l’envahirent le 15 mars 1939, conséquences des accords de Munich. Cette nation joua sous l’appellation de « Protectorat de Bohème-Moravie »

Yanofsky prodigieux

Le tournoi débuta dans la salle du théâtre « Politeama », le 24 août. Ce bâtiment imposant, construit en 1879, avait accueilli de prestigieux acteurs, dont la grande comédienne Sara Bernhardt. Il fut démoli en 1958. Pour l’Olympiade, il avait dû subir plusieurs aménagements car une légère déclivité ne permettait pas d’installer correctement les tables pour recevoir les échiquiers. 27 équipes s’engagèrent dans quatre groupes préliminaires. Le groupe « A » vit la victoire de la Pologne à égalité avec le « Protectorat de Bohème-Moravie ». La Pologne était l’une des favorites, avec une équipe très homogène avec à sa tête le légendaire Tartakover. Pourtant, c’est un jeune joueur de 14 ans, d’origine polonaise, qui devint le héros de ce 8e Tournoi des Nations. Daniel Abraham Yanofsky (1925-2000) avait émigré avec ses parents au Canada à l’âge de huit ans. Il retint l’attention du public et d’Alekhine (1892-1946) en particulier, avec une performance extraordinaire pour sa première participation. Il fut immédiatement remarqué après cette victoire spectaculaire jouée à la 7e ronde contre le Pérou.

Alexandre Alekhine commente...

Yanofsky,Daniel Abraham - Dulanto,Alberto Ismodes, Olympiad-08 Preliminaries A Buenos Aires (7), 30.08.1939. Défense Française [C10] [Alexander Alekhine]

1.e4 e6 2.d4 d5 3.c3 f6 4.g5 dxe4

Après 4...dxe4

Pendant une longue période, j’avais un faible pour cette variante, mais l’expérience de nombreuses parties, les miennes et celles des autres maîtres, durant la dernière décennie, m’a induit à réviser mon point de vue concernant ce sujet et, maintenant, je suis convaincu que l’avantage spatial des Blancs est une compensation plus que suffisante pour la valeur potentielle des deux Fous noirs.

5.xe4 bd7

Relativement meilleur aurait été l’immédiat 5...e7 de sorte que, après 6.xf6 qui est le mieux, 6...xf6 les Noirs conservent le choix entre deux développements possibles de ce Cavalier, sur d7 ou c6.

6.f3 e7 7.xf6+ xf6

Si 7...xf6 alors 8.d2 suivi de 9.0-0-0 avec le meilleur jeu. (8.h4!? a la préférence de nos jours. (Georges Bertola)) Si 8...xg5 9.xg5 f6 10.0-0-0 0-0 11.e2 l’avantage est minimal s’il existe.

8.d3

Le coup de Capablanca 8.e5 qui a été à la mode pendant un quart de siècle peut être réfuté par 8...d5! découvert par Spielmann. Mais les Blancs n’ont pas besoin de faire de tels efforts pour maintenir la pression. Outre le coup de la partie, ils peuvent jouer 8.c3 pour éviter la manœuvre des Noirs qui va suivre.

8...c5 9.dxc5 a5+ 10.c3 xc5 11.0-0

11.e2 est plus souple, qui laisse planer le doute sur l’adresse du Roi, par exemple 11...d7 12.e5 c6 13.h4! est un gambit introduit par Spassky contre Petrossian en 1966 – GB 13...d8 (13...xg2?! 14.g1 c6 15.0-0-0!) 14.0-0-0 d7 15.xc6!? xg5+ 16.hxg5 xg5+ 17.c2 bxc6 18.h5?! f4 19.e4 c7! 20.c4 c5 21.b5 (21.xh7 xh7 22.xh7= g6? 23.xg6 fxg6 24.xe6+ f8 25.d3+-) 21...g6! 22.h4 0-0 23.c6!? xc6 24.xc6 e5 25.xd8 xd8 26.b5! 1/2-1/2 (26) Spassky,B-Petrosian,T Moscow 1966 (26.b5! b8 27.a4 h5 28.e4 g4 29.f3 f6 30.c4 d5!)

11...0-0 12.e1

Un moyen plus efficace de réduire les chances adverses était 12.e2 qui aurait empêché 12...b6 à cause de 13.xf6 xf6 14.e4

12...d8

Maintenant, ou au plus tard au coup suivant, il fallait jouer h6 éliminant les combinaisons liées avec le pseudo sacrifice sur h7.

13.e5 b6?

Le clouage du Fou d3 est décidément inefficace, d’ailleurs le coup des Blancs empêche 13...d7 à cause de 14.xf6 xf6 15.xd7 xd7 16.xh7+.

Le coup de la partie n’aurait même pas été satisfaisant après 13...h6 14.f4 b6 (mais 14...d7 aurait temporairement évité la catastrophe qui va suivre) 15.f3 d5 16.c6 etc. (16.h3!? b7 17.c2 conserve toutes les chances d’attaque avec les menaces 18.Fb3 ou 18.Tad1 puis 19.Cxf7 - GB) 16...xf3 17.xe7+ f8 18.gxf3 xd3 19.xc8 xc8 est bon pour les Noirs.

14.xf6

Ce coup fut joué après une longue réflexion et Yanofsky avait calculé jusqu’au 22e coup, rapporte David. J. Ross dans son traité The Games of D.A. Yanofsky 1985 - GB [Plus simple que le fort 14.f3!]

14...xf6 15.xh7+ f8

Naturellement, le Fou est tabou puisque 15...xh7 16.h5+ g8 17.xf7+ h8 18.e3 met immédiatement un terme à la partie.

16.h5 xe5

Si 16...c7 17.e4 b7 18.xf7! gagne.

17.xe5 c7?

Le logique 17...d5!? ne sauvait probablement pas la partie après 18.xd5 xd5 19.xd5 exd5 20.d3 avec un pion de plus et une structure supérieure, mais le coup de la partie perd brillamment ! - GB

18.e4 b7

Après 18...♗b7

Également, après 18...b8 19.h8+ e7 20.xg7 aurait gagné facilement. Avec le coup du texte, les Noirs espèrent protéger le pion « g », mais les Blancs vont ruiner leur dernier espoir avec un joli coup.

19.xb7 xb7 20.h8+ e7 21.xg7 g8

Après 21...♖g8

22.xe6+!!

Pas compliqué, bien sûr, mais propre et décisif. À noter que c’est le seul coup qui ne perd pas pour les Blancs ! - GB

22...xe6 23.e1+ d6 24.f6+ c5

Si 24...d7 25.e7+ (ou 25.xf7+ gagne immédiatement.)

25.e5+ c4 26.b3+ d3 27.d6+ c2

Si 27...xc3 28.e3+ b2 29.e2+ suivi d’un mat en deux.

Après 27...♔c2

28.e2+ Abandon. 1-0

« L’ensemble de cette partie est caractéristique du style incisif du jeune Canadien, qui fut pratiquement la seule révélation du tournoi par équipes de Buenos-Aires. » Alexandre Alekhine, analysant la performance de Yanofsky

Cette brillante partie créa une véritable sensation. Alekhine, qui était un observateur attentif, s’assit à la table du jeune homme pour analyser avec lui, ce qu’il fera encore plusieurs fois par la suite. Pourtant, la présence de Yanofsky au sein de l’équipe canadienne n’était pas une évidence. Il obtint sa qualification grâce au désistement de Bernard Freedman (1894-1983) qui, très impressionné par les progrès rapides du jeune homme, lui céda sa place. Son arrivée à Buenos-Aires fut aussi problématique. Les autorités du service d’immigration lui refusèrent, en tant que mineur, d’entrer sur le territoire argentin sans être accompagné d’un adulte. Il fut retenu plus de quatre heures en prison avant de pouvoir rejoindre le tournoi en compagnie d’un officiel, membre du comité d’organisation. Il réalisa la meilleure performance de toute l’Olympiade avec 13,5/16 au 2e échiquier (+12 =3 -1), soit 4/6 dans le groupe A préliminaire et 9,5/10 dans le tournoi final B.

Un duel à distance...

Alekhine et Capablanca se livrèrent une bataille gigantesque et sans concession pour décrocher la médaille d’or au 1er échiquier. Les deux grands héros du tournoi des Nations furent le champion du monde en titre Alexandre Alekhine (1892-1946) et son éternel rival, le Cubain José Raúl Capablanca (1888-1942).

Les deux hommes s’ignoraient royalement, mais sans se perdre de vue. Capablanca gagna la médaille d’or (avec 8,5/11) devant Alekhine et ce fut son dernier grand triomphe. Mais il y avait beaucoup d’amertume chez le Cubain. 

Esprit de vengeance

Lors de la 12e ronde du tour final, il refusa de prendre place pour lutter contre Alekhine, au grand désappointement des organisateurs et du public. Il invoqua des raisons personnelles et déclara devant la presse, en minimisant l’événement : « Mon absence n’a pas d’importance parce que ni Cuba ni la France ne sont en situation de gagner le tournoi. » Il faut sans doute chercher la réponse ailleurs. La vengeance est un plat qui se mange froid. C’était certainement une maigre consolation par rapport à ce qu’Alekhine lui avait fait subir en reportant à chaque fois le match revanche, tant souhaité, aux calendes grecques. Sergio Negri et Enrique Arguinariz précisent dans Historia del Ajedrez Olimpico Argentino 2012 : « Il est évident que Capablanca n’a pas affronté Alekhine parce que si il avait perdu ce duel, la médaille d’or qu’il a finalement remportée n’était pas encore acquise. »

Dans le style d’Alekhine

Capablanca se distingua par une superbe victoire dans le tour final contre Czerniak (1910-1984), qui conduisait l’équipe de Palestine. Ceci, dans un style plutôt inhabituel pour lui, mais coutumier d’Alekhine ! Le Cubain expliqua dans le quotidien argentin La Critica : « Hier soir, j’avais les pièces blanches, comme c’est mon habitude. Peu après le début de la ronde, je suis allé observer comment mes compatriotes s’en sortaient et j’ai constaté que les choses allaient mal. Mes coéquipiers ont joué des ouvertures inférieures et ont tous été sous pression. Entre-temps, j’ai obtenu une position satisfaisante dans une variante assez connue, mais peu jouée de la Caro-Kann. Je suppose qu’un grand nombre de mes supporters, qui sont habitués à me voir presque toujours jouer une partie positionnelle où tout est solidement construit, ont été surpris de me voir jouer une pure partie d’attaque. »

Voici le regard posé par Alekhine sur la prestation de son rival.

Alexandre Alekhine commente...

Capablanca,Jose Raul - Czerniak,Moshe Olympiad-08 Final A Buenos Aires (3), 04.09.1939. Caro-Kann/Sicilienne Alamine [B22] [Alexandre Alekhine]

1.e4 c6 2.d4 d5 3.exd5 cxd5 4.c4 c6 5.f3

Ce coup donne à l’ouverture un caractère particulier. Les Noirs obtiennent de bonnes chances pour lutter, beaucoup plus peut-être que l’impression générale dégagée par la partie après la rapide victoire blanche.

Le coup 4...Cc6 est rarement utilisé et est d’une grande importance théorique parce que sur 5.c3 les Noirs, qu’ils le veuillent ou non, seraient obligés de jouer la variante usuelle 5...f6 (L’autre terme de l’alternative 5...dxc4 6.f3 g4 7.xc4 est résolument favorable aux Blancs.) 6.g5.

5...g4

Ce clouage fut considéré souvent comme prématuré car il expose la Dame noire à une attaque des pièces adverses - GB

6.cxd5 xd5 7.e2

7.c3 xf3 8.xd5 (8.gxf3!? xd4 9.xd4 xd4 10.b5 avec initiative, selon Khalifman) 8...xd1 9.c7+ d8 10.xa8 h5 11.d3 e6 aurait été risqué. avec le coup de la partie, les Blancs permettent la fixation d’un pion isolé, espérant trouver une compensation pour cette faiblesse dans leur développement supérieur.

7...e6

Après 7...e6

Curieusement, cette position peut aussi provenir d’une Sicilienne variante Alapine après l’ordre de coups suivant : 1...c5 2.c3 d5 3.exd5 Dxd5 4.d4 Cc6 5.Cf3 Fg4 6.Fe2 cxd4 7.cxd4 e6.

8.0-0

Alekhine optera pour 8.c3 contre Podgorny à Prague en 1943 - GB.

8...f6 9.c3 a5

À ce moment, préférable était 9...d8 parce qu’il fallait prendre en considération la réplique 10.Da4 de la part des Blancs.

10.h3

Les Noirs traitent l’ouverture comme un joueur de Scandinave. Après 10.a4 xa4 11.xa4 0-0-0! 12.e3 xf3 13.xf3 xd4 il est difficile de trouver une véritable compensation pour le pion - GB

10...h5 11.a3

Un coup astucieux, dont la vraie valeur ne sera pas comprise par les Noirs.

11...d8

Décidément trop optimiste puisque la préoccupation essentielle des Noirs était de roquer rapidement. D’un autre côté, la case d8, comme nous le verrons, était un refuge possible pour la Dame noire. Pour ces deux raisons 11...e7 était correct et si 12.g4 g6 13.b4 d8 suivi du roque, avec beaucoup de chances de contre-jeu.(13...xb4? 14.axb4 xa1 15.b3 0-0 16.d2+-; 13...xb4? 14.axb4 xa1 15.b3 a5 16.b2)

12.g4 g6 13.b4!

Après 13.b4!

Une conception profonde dont les conséquences sont beaucoup plus efficaces que 13.e3 e7 14.b4 c7 etc.

13...xb4

Czerniak imagine qu’il a trouvé une réfutation de la combinaison blanche et joyeusement accepte le sacrifice. Mais même si les Noirs avaient été moins optimistes, ils n’auraient pas trouvé une continuation satisfaisante puisque 13...b6 aurait vu la réponse 14.e3. Et sur 13...c7 14.a4 d7 (14...a6 15.b5 axb5 16.xb5 a5!?) 15.g5

14.axb4 xa1 15.b3 Menace 16.Fb2 15...xd4! 16.a3

Et maintenant : 16.b2? xb4; Et si 16.xd4 xd4 17.c4? xc3 deux variantes favorables aux Noirs, mais il existe une troisième possibilité. Et après la dernière cartouche des Noirs...

16...c2 Liquidation de la tension avec... 17.xc2?!

En 1985, le maître Persitz indiquait dans le British Chess Magazine 17.xa1! xb3 18.b5 pour conserver l’avantage, sans toutefois pouvoir clairement démontrer un gain.

17...xa3 18.b5!

Après 18.♘b5!

18...xb4?

Le coup intermédiaire 18...xg4+! qui avait échappé à Alekhine, mais pointé par Golombek, permettait de sauver la partie après 19.hxg4 xb4 20.e5 0-0 21.xc6 bxc6 22.xc6 xg4 , etc. avec un nivellement de la position - GB

19.fxd4 xd4 20.xd4 0-0

Si maintenant 20...xd4 21.d1 e5 22.c8+ e7 23.xh8 xe2 24.d8# mat. Ceci représente une combinaison de 12 coups qui commence avec 13.b4!, un exemple très rare dans les échecs modernes où l’on calcule si loin. Les trois pions obtenus pour la pièce sont une compensation insuffisante parce qu’ils n’ont pas de possibilité de promotion.

21.d1 d5?

Il a été admis qu’ici et plus tard, les Noirs ont facilité le jeu blanc. Au lieu de cette manœuvre de Cavalier inutile, il aurait mieux valu choisir 21...h6 en conjonction avec Td8 ou l’immédiat 21.. .a5.

22.f3 f4 23.h2 e5?

Après 23...e5?

Pourquoi ? Il n’y avait pas de menace immédiate et il aurait été préférable de libérer une case de fuite pour le Roi (avec 23...h5).

24.f5 g6 25.e3

Le Cavalier est maintenant très bien placé, tandis que d5 est devenu faible pour les Noirs. Les Blancs sont prêts pour l’attaque (avec 26.Tb1).

25...e6 26.d5!?

Si 26.b1 f4+ 27.g2 xf3+ 28.xf3 d4+ prolongeait quelque peu la partie, selon Panov.

26...a3 27.d3 a1 28.d1 a3 29.d3 a1 30.d2!

Après 30.♕d2!

Après les répétitions jouées pour gagner du temps, Capablanca menace 31.Dh6.

30...g7 31.e2

31.e3 était plus précis qui menaçait 32.Ta3.

31...f6 32.e3 a6 33.d1 b2

Objectivement, a5 aurait été une meilleure case.

34.c3 d4 35.b1 c2 36.e4 Abandon. La Dame noire est piégée. 1-0

Après 36.♗e4 1-0
Les deux parties commentées de l'article.

Extraits des articles de Georges Bertola parus dans la revue Europe-Echecs numéro 681 de novembre 2017 et numéro 682 de décembre 2017.

Fondée en 1959 par Raoul Bertolo, la revue Europe-Echecs résulte de la fusion entre L'Échiquier de France et l'Échiquier de Turenne. Tout a commencé avec L'Échiquier de Paris (bulletin des cercles de l'Île-de-France) créé en 1946, qui a fusionné après son 60e numéro, en 1955, avec L'Échiquier de France. Ce mensuel a à son tour fusionné, après 36 numéros, en décembre 1958, avec L'Échiquier de Turenne créé en 1955, pour finalement fusionner après 41 numéros, en décembre 1958, avec le magazine Europe-Echecs créé en janvier 1959. Europe-Echecs est l'une des plus anciennes revues françaises sur le jeu d'échecs encore en parution. Merci pour votre soutien et votre fidélité !

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Les réactions (2)

  • jplie

    Alehkine voulai je dire

  • jplie

    trais bon article Atmosphère lourde dans cette Olympiade Halkine avait il préparé pour cette Olympiade l 'équipe germanique composée de quelques nazis???