Smyslov-Fischer, 1970

Vassily Vassilievitch Smyslov et Robert James Fischer en 1970
Georges Bertola vous propose « Les grandes parties du passé » — « L’avantage de développement concédé par Smyslov pour échanger les Fous de cases noires ne pouvait pas se terminer sans une punition et cela s’est vérifié comme une évidence. » Svetozar Gligoric

Bobby Fischer en 1971

Le GM Juan Bellón se souvient :

« J’avais 20 ans et j’étais champion d’Espagne. L’interzonal se jouait au 5 ou 6e étage dans l’auditorium d’un grand hôtel. Le début des rondes était à 16 heures mais les gens venaient plus tard, vers 18-19 heures. Je m’étais porté bénévole pour déplacer les pièces sur les échiquiers de démonstration et collaborais à l’édition du bulletin, très heureux d’être présent à toutes les rondes.

Je me souviens de deux choses à propos de l’attitude de Fischer. Il est arrivé en retard à chaque fois, 2 minutes voire même jusqu’à 5 minutes accompagné par le Président de la fédération américaine Edmund Edmondson, ceci probablement pour éviter les photographes ou de donner des autographes.

Il n’a analysé avec aucun de ses adversaires, quittant immédiatement la salle de jeu la partie terminée.

Juan Manuel Bellón, Champion d'Espagne

Je n’ai pas eu de contact avec Bobby, par contre je suis devenu ami avec Henrique Mecking le benjamin du tournoi qui n’était que maître international mais allait devenir le meilleur joueur venu d’Amérique du Sud. Je l’ai secondé en 1977 dans son match en quart de finale du championnat du monde à Lucerne. »

Le biographe de Fischer, Frank Brady apporte un éclairage intéressant :

« Edmondson avait reçu l’accord du comité de la Fédération américaine pour accompagner Bobby à Palma et pour agir en son nom au cas où des difficultés surgiraient. Les deux hommes se connaissaient bien et avaient travaillé étroitement ensemble, à Siegen en particulier où Edmondson avait manifesté un flair extraordinaire pour déceler les problèmes avant même qu’ils ne se produisent. Je m’entretins par téléphone avec Edmondson à cette époque : « Est-ce que Bobby va vraiment jouer l’interzonal ? » ai-je demandé. Edmondson répondit par l’affirmative et précisa que Bobby avait accepté seulement à la condition que lui, Edmondson, promette de l’accompagner à l’interzonal et aux Candidats et au cas où Bobby serait le seul Américain qualifié, qu’il l’accompagne encore au championnat du monde.

Evans accompagnait Fischer en qualité de secondant et Kenneth Smith travailla pendant des semaines pour préparer le tournoi et trouver des informations précises sur tous les participants. Smith a raconté ses souvenirs : « Je passais la moitié de mes nuits à rechercher toutes les parties, toutes les ouvertures jouées par chaque concurrent depuis deux ans. » Pour une fois, Bobby semblait apprécier ce travail en équipe destiné à faciliter son cheminement dans les dédales de l’interzonal. »

Ceci écorne quelque peu le mythe du travailleur solitaire que symbolisait Fischer qui n’acceptait jamais aucune aide…

Voici la description du 7e champion du Monde de l’histoire, Smyslov qui succéda à Botvinnik en 1957 :

« Smyslov est le type du lutteur, aussi bien au point de vue physique qu’intellectuel. Le maître anglais Alexander le nommait dans le « Times », un Slave écossais. Il a, en effet, les cheveux roux et le type du lanceur de marteau écossais. » GM Albéric O'Kelly de Galway

« La partie la plus attendue de la ronde, il va sans dire, était celle qui opposait le phénomène Fischer à l’ex-champion du Monde Smyslov. Le halo qui entoure l’extraordinaire grand-maître américain, avec son exceptionnelle qualité de jeu et sa personnalité peu conformiste, attirait autant les amoureux du jeu que les profanes. » MI Medina

Bobby Fischer et Vassily Smyslov en 1959

Le MI David Levy considère dans son livre « How Fischer play chess » cette partie comme la meilleure jouée à Palma de Majorque. Elle fut disputée lors de la 2e ronde, alors que Fischer s’était tiré d’un mauvais pas face à l’étoile montante venue d’Allemagne, Robert Hübner dans la ronde précédente. Ce fut la première des quinze victoires qui lui permirent de remporter le tournoi avec 3,5 points d’avance !

Sur le plan théorique cette partie ne représente pas une grande valeur car le traitement de Smyslov, considéré comme trop passif dans l’ouverture, ne retint pas l’attention. Mais depuis 1970 jusqu’à sa conquête du titre en 1972, Fischer s’était élevé à un niveau de créativité et d’efficacité jusqu’ici inégalé. Après un demi-siècle, la fascination que j’éprouve pour son jeu ne s’est nullement estompée !

Vassily Vassilievitch Smyslov en 1970

« Même un combattant glorieux et expérimenté de la force de Smyslov a joué face à Fischer comme s’il se sentait perdu dès le départ. » Kasparov

Durant cette période, Fischer était le joueur le mieux préparé du circuit et Smyslov évita de le provoquer dans les variantes tranchantes qui découlent du pion Roi (en Yougoslavie quelques mois auparavant il n’avait rien obtenu contre la Sicilienne de Bobby) pour préférer louvoyer en utilisant un double-fianchetto plus conforme à son tempérament.

« Smyslov choisit généralement un schéma solide. Il ne cherche pas d’avantages dans l’ouverture mais dans le milieu de jeu il peut être extrêmement dangereux. Il essaie de faire pencher la balance en sa faveur par des moyens positionnels ou par le biais de petites combinaisons avec des pointes inattendues. » L’ex-champion du monde Max Euwe

Face à Bobby au sommet de son art cela s’est avéré insuffisant. En rejouant cette partie, elle m’est apparue comme un modèle du genre pour illustrer l’exploitation de l’initiative.

« Avoir l’initiative aux échecs, c’est, comme dans la vie réelle, imposer ses décisions à l’adversaire. » Xavier Parmentier

Robert James Fischer à Palma de Mallorca en 1970

Un premier succès permet de déroquer l’adversaire qui doit jouer avec une Tour confinée sur l’aile Roi. L’échange des Dames élimine la pièce la plus active des blancs et ils ne peuvent mobiliser qu’une Tour face aux trois pièces noires très actives sur l’aile dame. La Tour blanche ne pourra se soustraire à l’échange avec la création d’un fort pion passé qui sera l’élément décisif pour marquer le point. L’entrée en scène au 27e coup de la Tour blanche, inactive jusqu’ici, ne permettra pas d’empêcher sa progression. De plus, les pions noirs sont placés sur la couleur du Fou de l’adversaire entravant sa mobilité tout en valorisant le Cavalier noir. L’élimination du pion passé se fera au prix fort permettant d’entrer dans une finale avec deux pions de plus pour Bobby, du grand art !

Caricature Fischer
Caricature Smyslov

Smyslov,Vassily V - Fischer,Robert James Interzonal-08 Palma de Mallorca (2), 10.11.1970. Partie Anglaise [A36] — [Georges Bertola]

1.c4 g6 2.c3 g7 3.g3 c5 4.g2 c6 5.b3

Lors du match du siècle, Petrosian poursuivit avec 5.f3 e6 6.0-0 ge7 7.d3 0-0 8.d2 d5 9.a3 b6 10.b1 b7 11.b4?! (11.cxd5 xd5 12.xd5 xd5 13.c3=) 11...cxb4 12.axb4 dxc4 13.dxc4 c8 et les Noirs sont mieux. Petrosian,T-Fischer,R Belgrade 1970. Le pion c4 peut devenir un poids pour les Blancs et il n’est pas facile de trouver un antidote face à l’évident plan de centralisation des noirs (…Dd7, …Tfd8) sans compter un possible …Cd4. Petrosian.

Le coup de la partie fut considéré comme douteux par Fischer, c’est sans doute exagéré : « Avec l’idée de neutraliser le Fou g7, mais ce coup sans prétention ne cause aucune difficulté aux Noirs. » Sylvain Zinser

5...e6

De nos jours un développement fréquent est 5...d6 6.b2 e5 7.e3 ge7 8.ge2 e6 , etc.

6.b2 ge7 7.a4?!

Après 7.♘a4?!

Quelques mois plus tôt, lors du tournoi de Buenos Aires, la suite fut par transposition 7.f3 0-0 8.a4 e5 9.0-0 (9.xc5?! e4!) 9...d6 10.e3 f5 11.d3 h6 12.e1 f4 et les Noirs ont obtenu l’initiative. ½-½ (40) Smyslov,V-Fischer,R Buenos Aires 1970.

Dans cette partie jouée dans l’avant dernière ronde, Fischer ne pouvait plus être rejoint et Smyslov proposa nul. Réponse cinglante et offensante de Bobby : - Je n’accepte pas la nulle au-dessous de 40 coups ! – Ce qui n’était pas tout-à-fait vrai puisqu’il avait accepté une proposition de nul au 30e coup de la part de l’étoile montante Enrique Mecking.

L’idée de Smyslov est d’échanger les Fous de cases noires pour affaiblir le roque noir, mais ceci se fait au détriment du développement car le Cavalier va se retrouver dans une position passive sur b2. Une suite qui n’a pas trouvé preneur depuis cette partie.

Deux possibilités restent intéressantes :

7.h4!? avec l’idée d’affaiblir davantage l’aile Roi après 7...h6 8.b1 d6 9.e4 e5 10.d3 f5 11.e3 0-0 jugé égal. Watson,J (2430)-Keene,R (2490) New York 1981.

7.c1!? empêche la poussée d7-d5 7...d6 8.d5 e5 9.d3 0-0 10.h4 h6 11.h5 g5 12.f4 exf4 13.gxf4 xd5 14.xd5 d4 15.f3 xf3+ 16.xf3 g4 GM Igor Stohl

7...xb2 8.xb2 0-0 9.e3

Plus logique est 9.f3 pour faciliter le roque.

9...d5 10.cxd5

Smyslov s’écarte d’une de ses parties que sans aucun doute Fischer connaissait après 10.f3 f5 11.0-0 b6 12.a4 b7 13.cxd5 exd5 14.d3 f6 15.d2 ad8 16.fd1 fe8 =+ et les Noirs n’ont pas de problème. Smyslov,V-Tal,M Moscow 1964

10...xd5!

Cette capture permet d’exercer une forte pression via la colonne "d".

11.e2

Faible serait 11.d4 cxd4 12.exd4 a5+ et les problèmes commencent.

11...b6!

Après 11...b6!

Permet au Fou de cases noires de viser la diagonale a6-f1, notamment la case d3, en conjonction avec l’arrivée d’un Cavalier sur b4.

12.d4?!

Plus solide était 12.0-0 a6 13.d3 (13.c4)

12...a6! 13.dxc5

Au prix d’un sacrifice de pion les Noirs de disputent avantageusement l’initiative car après 13.0-0? cxd4 14.exd4 xe2 15.xe2 xd4 gagne un pion important.
Si 13.c4 cxd4 (13...b5 =+ Kasparov) 14.xd4 xd4 15.xd4 c8 =+

13...f6!

Après 13...♕f6!

Ce coup énergique met les blancs en difficultés et force le Roi à rester au centre.

14.c4

Faible est 14.d4? bxc5 15.xc6 xb2 16.b1 f6 17.xd5 (17.c1 ac8 18.xc5 fd8!-+; 17.e4 ac8 18.f3 xc6 19.exd5 exd5 20.xf6 xf6 21.b2 c4! 22.xd5? c3-+) 17...exd5 18.xd5 fd8-+

14...c3! 15.xc3

L’échange est presque forcé, mais une autre variante pointée par Vasily Panov n’est pas tout-à-fait claire après 15.c2!? xe2 16.xc6 ac8 (16...xg3!?) 17.xe2 xc6 18.cxb6 fc8 (18...axb6!?) 19.bxa7! (meilleur que 19.b7 proposé par le GM Vasily Panov) 19...xc4 20.bxc4 xc4 21.a8+ c8+ Une position assez extraordinaire où le logique 22.xa6?! (22.e1!? xa8 offre des chances égales selon l’ami Fritz) 22...xc2+ 23.d1 (23.d3 c3+ 24.e4 xf2-+) 23...xf2 24.e1 c2!? et les Noirs ont encore des menaces.

15.c1?! xe2 16.xe2 ac8! 17.cxb6? e5-+ Fischer

15...xc3+ 16.f1

Alors que les Blancs, déroqués, auront des difficultés pour connecter les Tours, les Noirs poursuivent la mobilisation de toutes leurs pièces.

16...fd8 17.c1 xc4+ 18.bxc4 d3+ 19.g1 ac8 20.cxb6 axb6 21.b2

Préférable était 21.xc6 xc6 22.g2 e4+! 23.f3 xc4 24.xc4 d2+ 25.h3 xc4 26.hd1 f2 27.f1 cc2 (Fischer) et les Noirs ont récupéré le pion avec un net avantage.

21...a5

Après 21...♘a5

Une position critique, les Blancs ont un pion de plus mais pour l’instant ils jouent avec une Tour de moins, complètement hors-jeu sur h1.

22.h4!?

« Il est évident que 22.xb6 éliminant le dernier pion noir de l’aile Dame aurait dû maintenir l’équilibre. » GM Evgeni Vasiukov Pourtant ce n’est pas simple d’empêcher les Noirs d’occuper la deuxième traverse après 22...xc4 23.b3 et ici : 23...d2 (23...f5!? 24.d1 xd1+ 25.xd1 b2 26.d4? (26.g4!?) 26...c1+ 27.f1 d3 28.e4 f3-+ GM Larry Evans) 24.h3 (24.a4 e5!) 24...e5 25.f1 (25.h2 xf2 26.hf1 e2! 27.ae1? f3+!-+) 25...c2 avec la menace 28…Cd3 etc. est nettement favorable aux noirs selon le GM Vasily Panov.

Le GM Borislav Ivkov était d’avis que 22.f1 xc4 23.f6 était la voie à suivre mais 23...d5 (ou 23...d2!? (GM Soltis) et les Blancs n’ont pas résolu le problème de la Tour h1 alors que toutes les pièces noires sont très actives.)

22...xc4 23.f6 f5!

Après 23...♕f5!

Le meilleur coup qui force l’échange des Dames, la pièce la plus active des Noirs, et écarte ainsi les menaces de mat qui pouvaient surgir avec la poussée du pion "h".

24.xf5 gxf5 25.h5?!

Pour faire jouer la Tour via h4 car trop lent semble 25.h2 d2 26.hf1 e5 27.g1 cc2 28.a4 (Kasparov renforce avec 28.e4! et des chances de nulles après 28...fxe4 29.xe4 xa2 30.xa2 xa2 31.b1 etc.) 28...g4 et les Noirs dominent.

Fischer a suggéré immédiatement 25.e4!? fxe4 26.xe4 comme la dernière chance pour naviguer en eau trouble selon le GM Larry Evans, mais le subtil 26...d4! questionne le Fou, qui n’a pas de bonnes cases de repli, avant d’occuper la 2e traverse.

25...d2 26.c1?

Avec l’intention de simplifier en exploitant le clouage mais la forte réplique de Fischer met un terme à cette illusion et gagne le pion a en toute sécurité. Nécessaire selon Kasparov 26.h4! (Fischer) 26...e5 27.d4 b2! 28.e4!? fxe4 29.xe4 d3 suivi de l’arrivée de l’autre Tour sur c2 est décisif selon Kasparov, mais 30.g4+ f8 (30...h8?! 31.d4 et le Roi noir se retrouve dans un réseau de mat après la poussée h6) 31.h6 et l’arrivée de la Tour sur g7 offre du contre-jeu.

26...c5!

Avec un avantage décisif selon Fischer.

27.h4 e5 28.xc5?!

Pour éviter de perdre le pion mais aggrave la situation avec un pion passé qui progresse en s’installant solidement sur la colonne "c".

28...bxc5 29.a4

Après 29.♖a4

Finalement cette Tour participe au combat, mais ici elle est mal placée devant son pion passé, ce qui l’empêche d’avancer, contrairement à celui des Noirs appuyés par les pièces et qui peut avancer rapidement.

29...c4 30.h6

Si 30.f4? g4 31.a3 (31.xc4? xg2+-+) 31...d1+ 32.f1 c1 33.g2 c2+ 34.g1 g7 et les Noirs progressent, le pion h5 doit tomber et les Blancs sont complètement paralysés.

30...f8 31.a8+

Après 31.f4 c3! 32.fxe5 c2-+; Ou 31.a3 c2! et le pion peut avancer sur c3.

31...e7 32.c8?!

Après 32.♖c8?!

En abandonnant le pion "a" les Blancs perdent tout espoir.

32...xa2 33.f1

N'allait pas 33.f4? a1+ 34.f2 (ou 34.h2 g4+ 35.h3 xe3; ou encore 34.f1 g4) 34...g4+ 35.e2 a2+-+

33...c2 34.g2

Si 34.h8? c3 35.xh7 xf2! et la Tour est imprenable devant l’avance du pion "c".

Plus résistant 34.c7+ f6 35.c8 f3+ 36.g2 e1+ 37.g1 c3 38.b5 c1 39.f1 c2 40.e2 b1 41.d2 d1+! et le pion est promu. (GM Panov)

34...g4 35.g1 Sinon 36…Cxe3! 35...xf2 36.xc4 Si 36.xc4 xf1+! 36...f3 Mais pas 36...c2 37.xe6! Fischer. 37.g2 xe3 38.h8 xh6 39.xh7 g4 40.b5 b3 41.c6 b2+ 42.g1 e5!

Après 42...♘e5!

Le Fou n’a plus de bonnes cases grâce notamment aux pions noirs sur sa couleur qui limitent ses possibilités de manœuvrer !

43.a8 b8 44.h1 0-1

Après 44.♗h1 0-1

Ici H. Grooten dans son ouvrage « Chess Strategy for Club Players », dont je recommande la lecture, remarque qu’après 44...g6 45.f2 h8 46.xh8 xh8 règle définitivement son compte à l’adversaire. Ce n’est pas faux mais gagne petit par rapport à l’esprit de cette partie.

Dans le style de Bobby plus énergique 44...b1+ 45.g2 g4 et l’avance du pion "e" décide (Fischer). La Tour blanche, mal placée, ne peut rien entreprendre 46.h8 e5 47.c8 e4, etc.

Robert James Fischer et Albéric O'Kelly de Galway à Palma de Mallorca

« A ce moment, la partie fut ajournée mais le Soviétique abandonna sans reprendre. L’avantage décisif de développement que Smyslov a concédé dans l’ouverture, à cause de la manœuvre qui débuta avec Ca4 pour échanger les Fous de cases noires, ne pouvait pas se terminer sans une punition et cela s’est vérifié comme une évidence. » GM Svetozar Gligoric

Smyslov,Vassily V - Fischer,Robert James, Interzonal-08 Palma de Mallorca, 10.11.1970.
Annotations de Bobby Fischer
Annotations de Bobby Fischer.
Source  : « Bobby Fischer Uncensored »
De Lucia, David et Alessandra (2009)

C’est ce que la théorie retient mais combien d’entre nous auraient été en mesure de le démontrer à la manière de Bobby Fischer, une exécution remarquable qui fait de cette partie un modèle toujours d’actualité malgré l’épreuve du temps.

« La fascination que j’ai toujours ressenti pour les échecs et leur monde merveilleux parsemé d’idées et de beauté m’accompagne toujours. Pour moi le côté esthétique du jeu consiste d’abord dans la justesse des idées, dans leur vérité révélée par la logique claire de la pensée. La beauté n’est pas seulement dans le jeu de combinaisons mais aussi dans des positions apparemment simples dont la richesse de leur contenu peut émerger à tout moment. » L’ex-champion du monde Vassily Vassilievitch Smyslov

Les deux géants des années 50, Smyslov et Botvinnik en 1992

Georges Bertola

Je tiens à remercier Gérard Demuydt pour la mise en ligne de mes articles et tous les lecteurs qui par leurs remarques positives m’ont incité à poursuivre jusqu’ici.


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Les réactions (3)

  • Sankukay

    Les échecs sont avant tout un jeu, et dans tous les jeux, le but principale c’est de vaincre. Il n’a rien d’infame à chercher la victoire, à gagner, à savourer une première place. Lors de la partie entre Fischer et Smyslov dans l’Interzonal de Palma de Mallorca en 1970, Fischer était le premier dans le classement et ne pouvait plus être rejoint ; Smyslov proposa nul et Fischer lui a répondu: Je n’accepte pas la nulle au-dessous de 40 coups ! Après 5 heures de jeu et 44 coups, Smyslov se décide à rendre les armes. Et cette partie est considérée comme une des plus belles de tout le tournoi. Pour la gloire et l'histoire des échecs, Fischer n'a pas accepté l'offre de Smyslov, heureusement!

  • Ulysse

    Entièrement d'accord... Et pareil pour Georges Bertola et Gérard Demuydt, égaux à eux mêmes pour la qualité de leurs articles, et la pertinence de leur choix :-)

  • rical

    D'immenses champions qui ont honoré le jeu d'échecs par leur talent exceptionnel !!