À la une des échecs depuis 1959

Avant toute chose, félicitations à Guillaume Lamard et Joseph Girel, nos deux nouveaux GMI tricolores !
Nous souhaitons également la bienvenue au sein de l’équipe de rédaction au GMI Matthieu Cornette qui vous proposera désormais sa nouvelle rubrique : « Maître contre amateur ».
Vous découvrirez la création d’un cahier pédagogique qui regroupe différentes rubriques dont la nouvelle formule des rubriques de Marc et Igor, ainsi que celles de Romuald, Libi et Bertrand.
Autre nouveauté en ce début de saison : la rubrique de Vincent Moret devient « Terres d’échecs » et commence par la Hongrie, hôte de la prochaine Olympiade.

Dans ce numéro, nous consacrons un dossier spécial aux 45e Olympiades qui vont se jouer à Budapest du 10 au 22 septembre. C’est l’évènement majeur organisé par la FIDE cette année avec le championnat du monde qui opposera le tenant du titre, le Chinois Ding Liren à l’Indien Dommaraju Gukesh, 17 ans, qui devient le plus jeune Challenger de l’histoire. Ce match aura lieu à Singapour du 20 novembre au 15 décembre.
Tout commence en 1924, dans le cadre de la VIIIe Olympiade de Paris où Pierre Vincent, membre du comité olympique français, soutenu par le président de la FFE, Fernand Gavarry, a l’idée de profiter de cette opportunité avec un objectif : inscrire les échecs comme discipline olympique.
Dès 1923, le maître russe Eugène Znosko-Borovsky interpelle la jeune Fédération Française des Échecs, fondée en 1921, en disant « qu’il ne peut concevoir l’idée des prochaines Olympiades sans un tournoi international d’échecs. »
Ceci aboutira à la mise sur pied du premier tournoi olympique qui réunissait 54 concurrents venus de 18 pays. Pierre Vincent, de son côté, organisa un congrès où le 20 juillet à la mairie du 9e arrondissement, 14 délégués signataires, allaient entériner la constitution de la FIDE et la nomination de son premier président : Alexandre Rueb.
50 ans plus tard, Raoul Bertolo, fondateur de la revue Europe Echecs en 1959 et président de la FFE, organise la première Olympiade jouée en France à Nice en 1974 entouré de personnalités comme Sylvain Zinser, rédacteur en chef, ou du Professeur Michel Roos avec un record de participation.
L’équipe soviétique conduite par la nouvelle étoile Anatoly Karpov remporte haut la main la médaille d’or, alors que le champion du monde Bobby Fischer brille par son absence.
Cette époque, avec la mort du Président Georges Pompidou, marque la fin des « Trente Glorieuses » et, selon certains historiens, c’est aussi la fin de la « politique de grandeur » de la France prônée par le Général de Gaulle.
Le 100e anniversaire de la FIDE à Paris était un évènement très attendu dans un contexte où la capitale de l’Hexagone avait retrouvé toute sa grandeur en accueillant, peu après, la XXXIIIe Olympiade de l’ère moderne.
Je n’ai pas grand-chose à dire sur le sujet puisque aucun collaborateur d’Europe Echecs, apparemment « persona non grata », n’a été convié à participer. Vu de l’extérieur cela peut ressembler à « un dîner entre amis » accompagné de champagne, cigares et selfies.
Un grand absent : le jeu d’échecs. Aucun évènement digne de l’audace des prédécesseurs et des circonstances exceptionnelles n’était au rendez-vous.

Bonne lecture.

Georges Bertola