« Jeux croisés, voyages entre l’Orient et l’Occident. »

Musée National d’Art Ancien

Alors que pour la première fois de son histoire, une olympiade d’échecs se joue en Inde, berceau des échecs au VIe siècle, une importante exposition est organisée au « Musée National d’Art Ancien » de Lisbonne jusqu’au 25 septembre 2022.

Alors que pour la première fois de son histoire, une olympiade d’échecs se joue en Inde, berceau des échecs au VIe siècle, une importante exposition est organisée au « Musée National d’Art Ancien » de Lisbonne jusqu’au 25 septembre.

Ulrich Schädler, directeur du « Musée du Jeu » de la Tour-de-Peilz, s’est particulièrement impliqué dans l’organisation de cette exposition :

Une exposition sur le jeu dénommée « Jeux croisés, voyages entre l’Orient et l’Occident. »

La thématique de l’exposition tourne autour des échanges entre l’Est et l’Ouest depuis la découverte par les Portugais, à la fin du XVe siècle, de voies commerciales pour rejoindre l’Inde et la Chine et ceci jusqu’à la fin du XIXe siècle.

Durant cette période s’est développé une grande activité commerciale d’échange entre l’Orient et l’Occident. On pense généralement à la porcelaine, aux épices, à la soie, mais pas forcément aux jeux.

Et pourtant à cette époque fleurissait tout un commerce de jeux de luxe qui ont été fabriqués en Inde et en Chine, spécialement pour des clients européens, mais aussi des jeux asiatiques introduits en Europe à la fin du XVIIIe. Le Tangram et autres puzzle chinois, le Domino etc. De l’autre côté, les Portugais ont introduit, à leur tour, leurs cartes à jouer dans le Sud-est asiatique, notamment au Japon.

Aujourd’hui les jeux d’échecs sont des objets particulièrement recherchés par les collectionneurs. Toutes cette catégorisation de jeu d’échecs du type « Radjastan », « Macao style », « Vizagapatam », « John Company », « Burmese style » et surtout ces pièces d’échecs fabriquées en ivoire posées sur des boules magiques etc. Près d’une centaine de jeux d’échecs ont été exposés dans huit grandes salles. Il y a le plus ancien échiquier avec des horloges intégrées, l’échiquier de voyage de l’empereur François Joseph d’Autriche et aussi un objet extraordinaire : Un jeu complet de pièces pour le Xiangqi - le jeu d’échecs chinois - conçu à la fin du XVIIIe siècle selon le modèle européen qui est le seul jeu connu avec des pièces figuratives, alors que le Xiangqi utilise des pièces constituées de disques marquées d’un signe abstrait pour les identifier.

Les pièces proviennent de plusieurs collections, mais pour l’essentiel c’est un collectionneur de Lisbonne qui a mis sa fabuleuse collection à disposition. Ce sont des jeux qui n’ont jamais été montré au public pour la plupart ! Une première pour le « Musée National d’Art Ancien », le plus grand musée du Portugal.

Cette exposition a été conçue par Ulrich Schädler en collaboration avec Thomas Thomsen, ancien président du « Chess Collectors International » ainsi que l’équipe du Musée.

Un catalogue, en portugais et en anglais, accompagne l’exposition avec des contributions des plus grands spécialistes mondiaux. Ainsi, la contribution sur les échecs est due à Barbara Holländer, essentiellement les échecs d’importation, les jeux qui ont été produits en Inde et en Chine pour le marché européen.

Une exposition à voir absolument !

Propos recueillis par Georges Bertola
http://museudearteantiga.pt/exposicoes/jogos-cruzados