Vasily Panov vs Igor Bondarevsky, 1937

Boris Spassky et Igor Bondarevsky
Les grandes parties du passé par Georges Bertola. Défense Française variante Tarrasch. « Ma partie la plus mémorable ! J’ai sacrifié 3 pièces mineures et toute l’attaque ne consistait pas seulement en des coups forcés. » Igor Bondarevsky

Igor Zakharovic Bondarevsky (12.05.1913-14.06.1979) était originaire de Rostov-sur-le-Don en Russie. Une ville qui avait vu naître en 1887 un autre grand champion, Tartakower.

Une véritable fièvre des échecs régna en Russie lors du tournoi international de Moscou 1925. C’est à cette époque que Bondarevsky découvrit le jeu et s’immergea dans l’étude « des principe fondamentaux » de Capablanca, alors champion du monde.

Igor Zakharovic Bondarevsky (12/05/1913 - 14/06/1979)

Au début des années 30 Bondarevsky suivit des leçons au « Palais des Pionniers » et remporta successivement 4 fois, entre 1933-36, le championnat de la ville de Rostov-sur-le-Don. La même année dans sa catégorie il remporta un tournoi à Leningrad devançant des joueurs comme Kotov (1913-1981) et Ufimtsev (1914-2000).

L’une des premières parties de Bondarevsky qui retint l’attention fut jouée lors de sa participation au Xe championnat de l’URSS à Tiflis (Tbilissi). L’année précédente, il n’était considéré que comme un joueur de première catégorie. Cette victoire fut la révélation de son puissant talent combinatoire.

Le jeune Igor Zakharovic Bondarevsky

« Je dois noter que, jusqu'à présent, je n'ai pas suffisamment travaillé sur la théorie des échecs. La raison en est l’absence de motivation devant la difficulté de jouer contre des adversaires plus forts… Le championnat m'a montré les lacunes de mon jeu. Premièrement, une évaluation imprécise dans des positions resserrées n’offrant pas assez de contre-jeu où une défense tenace est nécessaire. Deuxièmement, une mauvaise connaissance des ouvertures qui a conduit à de mauvaises positions avec les Noirs et les problèmes de temps qui en ont résulté. Par contre, je deviens encore plus convaincu de mon point de vue initial, celui de me sentir très à l'aise dans les positions tranchantes. »  GM Bondarevsky en 1937

Son adversaire, le MI Vasily Panov (1906-1973), était un théoricien remarquable dont une variante de la défense Caro-Kann porte son nom.

A l’époque, le patriarche des échecs soviétiques était plutôt critique sur son jeu : « Bondarevsky ne portait pas un grand intérêt pour le travail analytique de la théorie des ouvertures. » Botvinnik

Vasily Panov
Igor Bondarevsky

Panov,Vasily N - Bondarevsky,Igor Tsakharovich, URS-ch10 Final Tbilisi (14), 30.04.1937. Défense Française variante Tarrasch [C09]

1.e4 e6 2.d4 d5 3.d2

Une idée de Tarrasch, introduite au tournoi de Manchester 1890, pour éviter les conséquences du clouage …b4 lorsque le Cavalier occupe la case naturelle c3.

3...c5

Amène un jeu à double tranchant car cette poussée ambitieuse, pour contester la domination du centre, permet la création d’un pion isolé.

4.exd5 exd5 5.b5+ c6

« Je crois que 5…d7 est meilleur. L’échange des Fous facilite la défense des Noirs, alors que l’auto-clouage laisse les Blancs avec l’initiative. » MI Czerniak en 1943

60 ans plus tard, c’était aussi l’opinion du GM Psakhis ! Après 5...d7 6.e2+ e7 7.xd7+ xd7 8.dxc5 xe2+ 9.xe2 xc5 10.b3 b6 11.bd4 (11.f4 ou 11.a4 ont la préférence GM Psakhis) 11...gf6 12.g5 0-0 13.0-0-0 Kan-Bondarevsky (Champ. de l’URSS 1937) 13...fe8 +=. (Le livre du tournoi)

6.gf3 e7+

6...d6 est le coup le plus joué. Curieusement le GM Short attribue le coup de la partie à Korchnoi !

7.e2

Le plus prometteur. Les Blancs perdent un tempo mais peuvent espérer inquiéter la mauvaise position de la Dame noire.

« Après 7.e2 xe2+ 8.xe2 f5 les Noirs sont absolument à leur aise. » GM Kotov

Pourtant l’échange des Dames n’est pas le garant d’une nulle facile, par exemple un récent 8.xe2 a6!? 9.xc6+ bxc6 10.e1 f6 11.dxc5 xc5 12.b3 d6 13.e3 a5 14.c5 d7 15.b6 b8 16.c5+ e8! 17.d2+ f7 =+. Ponomariov-Harikrisna (Bienne 2017)

7...c7

« C'est l'une des variantes les plus calmes de la Française où les Blancs ont la possibilité de placer une pièce sur l’avant-poste en d4 et d’exercer une pression positionnelle sur le pion isolé. Les Noirs, en compensation, ont un développement libre et une position harmonieuse. » GM Taïmanov

Une célèbre partie Keres-Capablanca (AVRO 1938) se poursuivit avec 7...cxd4 8.0-0 c7 9.b3 d6 (9...f6 10.bxd4 e7 suivi du …0-0 +=) 10.c4! dxc4 11.xc4 était un plan digne de considération, afin de donner plus de poids à l’avantage dans le développement en ouvrant la position. GM Keres

Risqué 7...f6 8.0-0 d6?! 9.dxc5 xc5 10.b3 d6 11.fd4 a6 12.xc6 bxc6 13.e1 e7 14.e3 c7 15.c5 xc5 16.xc5 0-0 17.d4 += avec initiative. Rublevsky-Sigurjonsson (Rhodes 2013)

8.0-0 f6

Inférieur est 8...c4?! 9.e1 e7 10.b3 b5 11.a4 f5 12.f1! b4 13.e3 avec net avantage blanc. Bondarevsky-Garcia (Sotchi 1964)

9.e1

9.c4!? e6 10.dxc5 xc5 11.b3 d6 (11...e7 12.bd4) 12.c5 e7 13.g5 0-0 14.c1 ac8 15.fd4 avec l’objectif de tirer profit de la majorité blanche sur l’aile Dame. ½-½ (41) Book,E-Bondarevsky,I Saltsjobaden 1948 IZT

9.dxc5 xc5 10.b3 e7 11.g5 0-0 12.c3 e6 13.bd4 ad8 14.a4 avec des chances égales. 14...d7 15.ad1 ½-½ (15) Ivanchuk,V (2680)-Kortschnoj,V (2630) Manila 1990

9...e6 10.dxc5 xc5 11.b3 b6 12.fd4

Panov - Bondarevsky, 12.fd4

« Le plan que les Blancs commencent à mettre en œuvre n’est pas mauvais ; le malheur est qu’ils y renoncent trop vite. » GM Kotov

L’utilisation du Cavalier comme bloqueur du pion isolé est la meilleure pièce selon Nimzovitch, mais 12.bd4! qui conservait le contrôle de la case e5 était plus précis selon le GM Taïmanov.

12...0-0 13.c3

Après 13.e3 ae8 14.a4 a6 15.f3 d7 =. Czarnota,P (2561)-Navara,D (2739) Poland 2017

13...e5!?

Terminer le développement est plus logique après 13...fe8 14.e3 d7 15.b5 d8 16.xb6 xb6 17.5d4 et les Noirs n’ont pas de problèmes. ½-½ (43) Kosten,A (2515)-Kortschnoj,V (2595) Hastings 1988

14.h3?

Une erreur. La case g4 était suffisamment protégée. Le coup du texte ne fait qu’affaiblir g3. Plus juste serait 14.f4 f3+ 15.xf3 xf4 16.xe6 fxe6 17.xe6 xf2+ 18.h1 et la position des Blancs n’est guère mauvaise. (18.xf2!? g4+ 19.e1 ae8 20.e2 xh2 21.d1) 18...f5 19.xf8 xf8 20.e2 b6 21.d1 (Le livre du tournoi)

14...c4 15.d3

« Mieux valait placer le Fou sur f3. » GM Kotov

15...ae8 16.e2?

Panov - Bondarevsky, 16.e2?

« Jusqu’à présent Bondarevsky ne faisait qu’accumuler ses forces ; mais l’erreur de l’adversaire lui permet inopinément de déclencher une offensive. » GM Kotov

« Un coup aussi laid est difficile à comprendre et encore plus difficile à justifier. Éventuellement les Blancs envisageaient un regroupement sur le modèle de bd4, b3, f4. Pourtant, comment peuvent-ils battre en retraite le Cavalier bien placé qui a cimenté l’ensemble de la position ? Ils devaient jouer 16.c2 puis développer le Fou c1. » GM Taïmanov

16...xh3!!

« Pour réaliser une combinaison il est extrêmement important d’évaluer correctement la position. Plus l’évaluation est précise et proche de la réalité, plus fort est le joueur et son niveau de jeu. » Bondarevsky

Le sacrifice contribue à détruire le roque, ouvrir la colonne e, l’accès à la case g3 est possible pour la Dame grâce au clouage exercé par le Fou de cases noires et les pièces blanches, mal coordonnées, ont du mal à intervenir pour défendre le Roi.

17.f4

Si 17.gxh3 (17.bd4!?) 17...xe2!! 18.xe2 g3+ 19.h1 xh3+ 20.g1 GM Kotov et ici 20...g3+ 21.f1 f3 et les Noirs gagnent, 22.g1 xf2+-+

17...d7

Il y avait un gain plus spectaculaire après 17...xe2! 18.xc7 xf2+ 19.h2 xe1 20.xe1 xe1 21.xe1 xb2 -+ avec 3 pions de plus.

18.gxh3?

« Plus tenace était 18.xc4 g4 19.xd5 » GM Kotov. Le théoricien russe Lisitsin indique encore 19...xd5 20.xd5 xe2 21.xe2 xe2 22.g3 e6 23.d2 et les Blancs offrent encore de la résistance.

18...xh3 19.xc4

« Forcé à cause de la menace 19…xb2. Maintenant Bondarevsky réalise une belle combinaison suivie de plusieurs sacrifices. » GM Kotov

19...g4+ 20.f1 Le mieux.

Panov - Bondarevsky, 20.f1

Si 20.g3 xe2! 21.xe2 (21.xe2 xg3+ 22.h1 h3+ 23.g1 g4-+) 21...xg3+ 22.f1 h3+ 23.e1 dxc4 24.d4 e4! 25.e3 (25.xe4 h1+ 26.d2 xe4 -+ GM Taïmanov) 25...h1+ 26.e2 h4 27.g1 Voronkov 27...xd4 28.cxd4 f6 29.d1 d5 -+ le Roi blanc est en danger et les Noirs ont 2 pions pour la qualité. La Tour ne peut quitter la colonne « e » et si 30.e5 f6!

Faible était aussi 20.h1 f3+ 21.g1 xf2+ 22.h2 g4#; 

Ou 20.h2 h4+ 21.g2 xf2+ 22.h3 g5!-+

20...xf2!

« 3e pièce sacrifiée, tout pour l’attaque ! Par contre, les points de résistance de l’adversaire sont tous démantelés et les pièces noires percent par toutes les brèches. » GM Kotov

20...f3 21.bd4 xd4 22.xd4 xe2 23.g3 (23.xe2?? h1#) 23...xb2

21.xf2

« Forcé, la menace était 21…xe2! » GM Taïmanov

21...e4+ 22.f1 f3+ 23.g1 f2+

Précipité était 23...e6?! 24.f1 g6+ 25.g3 et les Noirs n’ont rien de plus que l’échec perpétuel après 25...xg3+ 26.xg3 xg3+ etc.

24.h1 e6!

Panov - Bondarevsky, 24...e6!

« Les Noirs ont toujours 3 pièces de moins, mais le mat menace. » GM Kotov

25.xd5?

Le seul coup pour prolonger la partie était 25.d3 dxc4 26.e3 pointé par le livre du tournoi, mais l’attaque persiste après 26...h4+ 27.g2 g4+ et les Blancs doivent rendre du matériel pour sauver le Roi, par exemple 28.g3 g5 29.f2 e4+ 30.f1 h3-+

25...f3+ 26.h2 g6 27.xf7+ xf7 28.d8+ f8 29.d5+ h8 30.g3 f2+ 0-1

Panov - Bondarevsky, 30...f2+ 0-1

Si 31.h1 (31.h3 xg3+ 32.xg3 (32.h4 h2#) 32...xg3#) 31...xg3+ 32.xg3 h6+ 33.h2 (33.h5 xh5+ 34.h4 xh4#) 33...xh2#

« Ma partie la plus mémorable, celle contre Panov lors du 10e championnat soviétique ! J’ai sacrifié 3 pièces mineures et toute l’attaque ne consistait pas seulement en des coups forcés. » GM Igor Bondarevsky

Vasily Smyslov et Igor Bondarevsky

Bondarevsky réalisa son plus grand succès en partageant la 1ère place lors du XIIe championnat de l’URSS en 1940 avec le Hongrois Andor Lilienthal (1911-2010). Ce dernier, d’origine juive, était devenu citoyen soviétique en 1939 après s’être réfugié en URSS devant la montée du nazisme en Hongrie.

Cette victoire valut à Bondarevsky le titre de grand-maître de l’URSS. Bondarevsky avait sérieusement distancé Botvinnik (1911-1995) dans ce tournoi.

L’année suivante, il est 6e et dernier d’un « championnat absolu de l’URSS », une idée du patriarche des échecs soviétiques qui cette fois prit sa revanche en remportant le tournoi.

Bondarevsky a 28 ans lorsque survint la guerre et, comme beaucoup de joueurs de cette génération, ses activités furent réduites. Citons toutefois sa victoire à Moscou en mars 1942. Nombreux sont ceux qui périront durant la guerre : Belavenetz, (1910-1942) Kaïev (1913-1942), Mazel (1911-1945, Rauzer (1908-1941), Riumin (1908-1941), Stolberg (1922-1943) etc.

Pourtant une zone d’ombre plane sur l’attitude de Bondarevsky après l’arrivée des Allemands à Rostov-sur-le Don en novembre 1941. Dans ces heures troubles, il aurait suivi l’armée allemande et rejoint la Roumanie, alliée de l’Allemagne. Il aurait même joué quelques parties à Bucarest avec le MI Octavio Troianescu (1916-1980), médecin militaire. (Dans la « Revista Romana de Sah 4 /1947 » p. 115, une partie Troianescu-Bondarevsky datée de 1942 est citée.)

Octavio Troianescu en 1957

Troianescu,Octavio - Bondarevsky,Igor – Rostov-sur-le Don, 1942. Défense Française variante MacCutcheon [C12]

1.e4 e6 2.d4 d5 3.c3 f6 4.g5 b4 5.e5 h6 6.d2 xc3 7.bxc3 e4 8.g4 g6 9.d3 xd2 10.xd2 c5 11.f3 c6 12.f4 d7 13.dxc5 g5 14.g3 e7 15.ab1 a5 16.h4 gxh4 17.xh4 xc5 18.d4 0-0-0 19.f4 b8 20.xh6 xh6 21.xh6 c8 22.f4 xc3+ 23.e2 a8 24.f3 e8 25.b4 xb4 26.xb4 c4 27.xc4 dxc4 28.d2 c5 29.f4 c6 30.g4 a5 31.b1 c3 32.b3 b5 33.d1 d5 34.d4 b6 35.d3 c6 36.xa5 a6 37.c4 f3 38.f5 xa2 39.d6 exf5 40.gxf5 d1 41.b5 xc2+ 42.xc3 b6 43.d8+ b7 44.f8 xf5 45.xf7+ c6 46.d4+ d5 47.xf5 e4+-

Troianescu - Bondarevsky, 47...e4

48.e6? 48.h5! a8 49.c6 d5 50.h6+- 48...a8 49.e7 c8+ ½-½ Si 50.b4 e8 51.c4 xe7 52.f6 c7+ 53.c6=

En 1942 les Allemands ont occupé Rostov-sur-le-Don pendant 6 mois. Bondarevsky fut soupçonné de collaboration avec l’ennemi par les services secrets du NKVD, mais il est libéré après quelques jours et put rejoindre Moscou.

En 1945 Bondarevsky reçut une invitation pour participer au championnat de l’URSS, fut honoré du titre de « Maître des Sports » et s’engagea pleinement dans le processus d’adhésion de l’URSS au sein de la FIDE. Il affichait, selon le journaliste russe Iakov Damsky (1934-2009), ouvertement son antisémitisme après la guerre. Conformément aux directives de Staline qui soutint un « antisémitisme d’Etat ». Il apparut au grand jour en 1949 lorsque la presse soviétique lança une campagne contre le « Cosmopolite sans racine » accusant les juifs d’un manque de patriotisme, d’allégeance à l’URSS.

Les meilleurs Sovjétiques, 1945

Bondarevsky fit partie de l’importante délégation soviétique (21 personnes !) qui accompagna les prétendants Botvinnik, Smyslov (1921-2010) et Keres (1916-1975) dans leur quête pour s’emparer de la couronne et succéder à Alekhine (1892-1946).

Avec Tolush (1910-1969), Bondarevsky seconda Keres. Keres qui avait participé à plusieurs tournois dans l’Allemagne nazie avait subi des pressions provenant du plus haut niveau (Molotov) pour favoriser Botvinnik, juif, mais qui avait toujours revendiqué son appartenance au parti communiste. Ce tournoi-match ne comptait que 2 étrangers, l’ex-champion du monde Euwe (1901-1981) et l’Américain, d’origine polonaise, Reshevsky (1911-1992). Reshevsky était considéré comme le plus dangereux mais ne bénéficiait d’aucun soutien, si ce n’est celui apporté à la dernière minute par le MI hollandais Prins (1913-1999). La victoire de Botvinnik permit aux Soviétiques de conserver le titre mondial jusqu’en 1972.

Le premier tournoi important auquel participa Bondarevsky après la guerre fut l’interzonal de Saltsjöbaden 1948, près de Stockholm. Absence remarquée des joueurs américains car les frais de déplacements étaient à la charge des joueurs ou de leur Fédérations.

Bondarevsky, en partageant les 6 à 9e places, obtint sa qualification pour le tournoi des candidats de Budapest. Probablement il renonça, pour des raisons pas tout-à-fait claires, un mauvais état de santé.

En 1949 la FIDE attribua le titre de grand-maître international à Bondarevsky et, en 1954, celui d’arbitre international. Sa participation à des tournois internationaux se fit rare, citons le traditionnel tournoi de fin d’année à Hastings 1960/61 où il termina second derrière le champion yougoslave Gligoric. Il obtint cette année là le titre de GM par correspondance. Dans les années 60 Bondarevsky épousa la forte joueuse Valentina Kozlovskaya (née en 1938).

A cette époque, Bondarevsky se fit remarquer comme entraîneur en contribuant à l’ascension de Boris Spassky dans sa conquête du titre mondial opposé à Petrosian.

Alors que Spassky vivait une période de doute, la présence de Bondarevsky à ses côtés lors de l’interzonal de 1964 fut un élément important pour surmonter les obstacles.

« Je débutai très mal. Je commençais à penser que c’était fini pour moi, mais Bondarevsky m’aida moralement. Ce furent des moments très durs pour nous. » Boris Spassky

Boris Spassky et Igor Bondarevsky

« Le talent de pédagogue de Bondarevsky s’exprima pleinement dans les années où il travailla avec Spassky. Son mérite indiscutable fut celui d’apporter à son élève une plus grande universalité et flexibilité que l’approche tactico-offensive de Tolush (son entraîneur précédent). Au niveau de la perspicacité tactique, Bondarevsky n’était pas inférieur à Tolush mais, en plus, il a enrichi le jeu de Spassky avec l’étude de plans stratégiques typiques, de méthodes dans d’exploitation technique. » GM Nikolaï Krogius

« Bondarevsky a fait beaucoup non seulement pour mes connaissances échiquéennes et ma compréhension de la position, mais aussi pour mon caractère. Comme Grand-Maître, je l’admirais moins que Tolush. Il avait été un joueur de combinaison, mais avait décidé de jouer comme Capablanca et son jeu était assez terne. Mais, quand je le connus bien, je fus attiré par lui, j’éprouvais un grand respect et vis qu’il était un homme intéressant. » Boris Spassky

« Je tiens à remercier Gérard Demuydt pour la mise en ligne de mes articles et tous les lecteurs de leur soutien. » Georges Bertola

Panov - Bondarevsky, URS-ch10 Final Tbilisi (14), 30.04.1937

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Les réactions (2)

  • leyeti

    Belle partie !!

  • Icare

    Et comme d'habitude, merci à Georges Bertola pour cet excellent historique.
    Une mention spéciale pour la dernière photo, que l'on peut interpréter de la façon suivante : le maître Bondarevsky regarde son élève Spassky. Ce dernier regarde au loin, peut-être vers 1969, année où il battit Pétrossian au championnat du monde, et où il se ''débarrassa'' de son secondant, un certain Bondarevsky !
    Sauf erreur de ma part.