Lettre ouverte contre les violences sexistes et sexuelles dans les échecs

Violences sexuelles

Des joueuses françaises ont publié sur le compte « Nous, joueuses d'échecs » du réseau social X / Twitter, une lettre ouverte dénonçant les violences sexistes ou sexuelles subies dans le monde des échecs. Parmi elles, Natacha Benmesbah, vice-championne de France, Andreea Navrotescu, ou encore Mitra Hejazipour.

Les joueuses, au départ 14, ont mis en ligne un formulaire pour permettre aux joueuses d'échecs de signer cette lettre ouverte, traduite en anglais et en espagnol, et qui recueille désormais une centaine de signatures.

Cette lettre a été très largement reprise par la presse française, avec une trentaine d'articles dans les médias nationaux, dont Le Monde, L'Équipe ou encore France Info. Les joueuses ont dès lors annoncé "mettre ce compte en pause pour réfléchir à ce qu'il faut faire par la suite".

La Fédération Française des Échecs a réagi sur X / Twitter, en indiquant qu'elle "encourage la libération de la parole et se tient aux côtés des victimes et témoins de violences sexistes et sexuelles. Soutien total."

Cette prise de parole intervient alors que plusieurs affaires de violences secouent le monde des échecs, la dernière en date étant l'enquête concernant le grand maître et entraîneur Alejandro Ramírez, accusé de harcèlement et de violences sexuelles.

Susan Polgar, ancienne championne du Monde, qui a signé cette lettre ouverte - Photo Lennart Ootes

"Pendant plus de 50 ans, j'ai entendu d'innombrables histoires horribles partagées par des joueuses d'échecs sur le harcèlement, les agressions et les abus sexuels... J'en ai aussi été une victime à plusieurs reprises. Peu importe la fréquence à laquelle ces situations survenaient, les membres de la confrérie étaient protégés. Lorsque les joueuses ont enfin pu surmonter le traumatisme pour signaler les incidents, ils ont été dissimulés, enterrés, ignorés… (...) S'il vous plaît, soutenez celles qui ont courageusement pris la parole, peu importe à quel point l'autre partie essaiera de les discréditer ou de les salir." (Susan Polgar, ancienne championne du monde, réagissant aux accusations contre Alejandro Ramírez)

La réaction de la Fédération Internationale

Dans un message sur X / Twitter publié le 11 août, la Fédération Internationale des Échecs a réagi à cette lettre ouverte.

À la Fédération Internationale des Échecs (FIDE), nous sommes profondément émus par la lettre signée par plus de 100 joueuses d'échecs dénonçant les violences sexistes et sexuelles aux échecs. Cette lettre, initiée par 14 joueuses d'échecs françaises, a eu un grand écho dans le monde échiquéen. Nous félicitons ces femmes pour leur courage et leur solidarité.

La FIDE s'oppose fermement à tout comportement et action basés sur le sexisme, y compris toute forme d'abus. Nous sommes fiers que plus de femmes que jamais jouent aux échecs, et elles méritent un environnement sûr et respectueux. Nous tenons à souligner que nous prenons très au sérieux tout signalement de sexisme et d'abus et nous nous engageons à améliorer le monde des échecs.

Nous voulons encourager plus de filles et de femmes à jouer aux échecs et à poursuivre leur passion, que ce soit comme passe-temps, sport ou carrière. Nous poursuivons notre travail pour mener une politique protectrice des femmes aux échecs, car nous voulons leur fournir les outils et le soutien nécessaires pour se sentir en sécurité et en confiance. En attendant, nous exhortons toutes les joueuses qui ont été victimes de mauvaises conduites à déposer plainte auprès de la Commission d'éthique et de discipline de la FIDE. Cette Commission fonctionne en toute confidentialité et dans le respect de la vie privée de la plaignante.

Nous croyons également au pouvoir de la famille des échecs. Ensemble, nous pouvons améliorer les comportements et faire de notre communauté échiquéenne un espace sûr, respectueux et convivial pour toutes et tous. Même si une seule femme est victime de violence, c'est une de trop. (traduction Europe Échecs)


Publié le , Mis à jour le

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Les réactions (22)

  • tournesol64

    Bon je renonce.

  • Ulchiora75

    Aujourd'hui, les femmes sont un peu plus nombreuses dans les clubs. Je pense que les tournois féminins on eu au moins le mérite de créer une solidarité féminine qui fait qu'elles sont moins isolées et donc peuvent sortir du silence. Elles se rendent compte qu'elles ne sont pas les seules à vivre (ou avoir vécu) des violences sexistes ou sexuelles aux échecs.

  • tournesol64

    Je ne nie pas les problèmes de violence faites aux femmes mais mais le fait d' etre désigné comme victime existentielle peut remplir un vide et abolir tout jugement.
    Ainsi un entraineur aux usa se comporte mal alors on suit le mouvement victimaire américain même s'il n' y a pas de fond en France car on est une victime en soi alors tout est permis .Mais ce n'est pas la justice véritable. Ou est l'honneur la dedans.?

  • Ulchiora75

    Par suivisme ? Tu peux expliquer davantage ?

  • tournesol64

    par suivisme.